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« Quittez le monde avant qu'il ne vous quitte », conseille un rude proverbe allemand. Et certains se suicident parce qu'ils ne supportent pas la dégradation progressive, globale, irréversible du corps et de l'âme que produit la vieillesse. Et si en outre, dans l'essentiel de leur vie, ceux-là furent beaux, brillants, adulés, alors, quand le grand âge arrive, sa laideur grisâtre, terne et solitaire est d'autant plus odieuse, insupportable...
Pour consoler le peuple croissant des « vieux », le cinéma, dans une claire démarche de marketing culturel, a, depuis quelques années maintenant, multiplié les films drôles et optimistes mettant agréablement en scène et positivant le troisième âge (cf. par exemple le succès rencontré par les deux Indian Palace de John Madden).
Ainsi l'on pouvait craindre que le dernier film de Paolo Sorrentino - intitulé par antiphrase La Giovinezza (Youth) - ne vienne nous offrir une oeuvre croustillante de plus sur la vieillesse. Sauf que Paolo Sorrentino, grand cinéaste, ne se sert de ce thème que pour le transcender, déborder, pour exalter une forme baroque, fellinienne. Forme où, comme dans La grande bellezza (cf. Verso Hebdo du 23-1-2014), le lyrique foisonnement d'images et de musiques, stimulant et roboratif par lui-même, magnifie l'impérieux désir de vivre, lors même que la perte, la douleur, l'absurdité, la décrépitude se voient ici cruellement exhibées.

Dans ce centre de soins thermaux et hôtel de luxe, niché dans les Alpes suisses, à Wiesen, les seniors viennent se faire malaxer par des mains juvéniles, faire trempette dans des bassins chauffés ou se laisser couvrir de boues thérapeutiques... Gros plans sur les peaux ridées qu'on étire, plans moyens sur les corps fondus et les chairs flasques macérant dans les piscines. Misères, avanies et mortifications du grand âge ! Rien ne nous est épargné, comme ces piteux dialogues sur les soucis prostatiques des deux héros du film, presque octogénaires : Fred Ballinger, compositeur et chef d'orchestre à la retraite (émouvant Michael Caine) et Mick Boyle, travaillant au scénario de son prochain film, testamentaire (excellent Harvey Keitel). Les deux amis de longue date (la fille de Fred a même épousé le fils de Mick) échangent des propos mélancoliques sur leurs amours de jeunesse, Fred est particulièrement amer sur l'insignifiance qui, au final, vient couronner d'épines tous les efforts d'une vie... Fred Ballinger, dont l'épouse de longue date - cantatrice dans un état de décrépitude avancé - survit dans une maison de retraite médicalisée à Venise, reçoit à l'hôtel la visite de sa fille Lena (Rachel Weisz) qui, en un brutal réquisitoire, vient lui reprocher sa froideur, et combien il a fait souffrir sa femme par ses infidélités, et sa famille par sa passion exclusive pour la musique... Mick Boyle, quant à lui, reçoit une autre visite, encore plus déprimante, celle de sa comédienne fétiche (Jane Fonda), odieuse et totalement replâtrée, lui annonçant qu'elle ne viendra pas jouer dans son prochain film, et lui assénant que tout ce qu'il a réalisé depuis quelque temps est nul, ringard ! Mick Boyle se suicide, la femme de Ballinger meurt...
Bien loin des films formatés optimistes pour troisième âge pomponné, on n'évolue plus ici que dans la perte, l'échec et le délabrement, semble-t-il. D'autant plus que Paolo Sorrentino, sans ménagement (scène où une Aphrodite callipyge entre lascivement dans le bassin où barbotent les deux vieillards médusés), oppose l'énergie, les charmes, l'insolence de la jeunesse aux malheurs de la sénilité.

Seulement voilà, en bon artiste dionysiaque, débordant de vitalité, Paolo Sorrentino possède toutes les ressources pour affronter le réel le plus dur, et nous convaincre - simplement par l'esthétique luxuriante du film - que la vie est toujours la plus forte, potentiellement, tant qu'on est habité par le Désir... D'abord le choix des musiques s'avère primordial. Qu'il s'agisse des compositions originales de David Lang, de morceaux classiques ou bien de succès entraînants (telle cette longue séquence qui amorce le film), les musiques sélectionnées par Sorrentino plaident vigoureusement en faveur de la vie, comme ce fut d'ailleurs le cas dans La grande bellezza. Ensuite, certaines pointes d'humour dans trois ou quatre scènes (l'orchestre des vaches agitant leur grelot, ou un comédien déguisé en Hitler devenu client colérique de l'hôtel) se fichent dans la paroi du gouffre pour prévenir toute dégringolade dépressive. Enfin et surtout, l'abondance d'images somptueuses (ces plans magnifiques et picturaux dans les saunas, ou le grâcieux ballet de la jeune masseuse, ou encore les panoramiques sur les massifs montagneux), de séquences insolites et oniriques (ce double de Maradonna en artiste obèse du ballon, jouant seul à envoyer le plus haut possible une balle de tennis vers le ciel, ou bien la place Saint-Marc déserte et inondée, vue la nuit), images qui s'offrent dans la magnificence de l'inutile, suggèrent une pléthore du réel assez jubilatoire pour balayer tout chagrin égocentrique, restreint, et ses monotones grisailles.

Dés lors, point n'est besoin de mystification, de morale consolatrice ou de « happy end » pour spectateurs décadents ou cacochymes : l'esthétique nietzschéenne de Paolo Sorrentino se manifeste par le sentiment de puissance, de plénitude, de désirs accumulés qui transporte d'un bout à l'autre ce film, « conçu pour exorciser nos peurs » confie le réalisateur. Adhésion totale au geste cinématographique, joie de l'image et de la musique, superbes, affirmation du désir et des pulsions vitales... Le fils spirituel de Fellini (qui a toutefois dédié son film à Francesco Rosi), le dionysiaque Sorrentino, agite triomphalement son thyrse, et les spectateurs sortent du film à la fois bousculés et vivifiés.
Quant aux seniors, ils oublient enfin d'avoir besoin d'oublier leur âge !
Pierre Corcos
08-10-2015
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