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[focus] 25-05-2017
I 4 SOLI
Une exposition présentée
par Gérard-Georges Lemaire

Benrath Frédéric  Tampera sur papier 1955 48 x 57 cm collection

I 4 Soli (« Les 4 Soleils ») est une revue d’art italienne créée par le peintre turinois Adriano Parisot (1912-2004) et le chirurgien et grand collectionneur Emanuele Micheli en 1954. Ella a connu certaine longévité puisqu’elle a eu 58 livraisons jusqu’en 1969. Son objectif a été de défendre l’art abstrait, en Italie bien sûr, mais en établissant des ponts avec l’étranger, en commençant par la France.
A une époque où le néoréalisme dominait dans la littérature, le théâtre et le cinéma, I 4 Soli a défendu un mode d’expression totalement différent. Avant sa fondation, il avait déjà eu des groupes d’artistes qui sont allés dans cette direction. Il y avait eu le spatialisme autour de la figure totémique de Lucio Fontana qui avait promulgué son Manifesto blanco en 1947, puis le MAC, un groupe très ouvert qui était né à Milan en 1948 et le Mouvement nucléaire, qui est aussi né dans la capitale lombarde un an plus tard.
L’originalité de cette revue est qu’elle a eu tout de suite une rédaction romaine avec le peintre Enrico Prampolini (1894-1956), une rédaction vénitienne avec Emilio Vedova (1919-2006) et Gino Severini (1883-1966), l’un des cosignataires du Manifeste technique de la peinture futuriste en 1910, une autre rédaction à Paris.

Une grande partie des artistes abstraits de cette période allant jusqu’à la fin des années 60 y ont figuré, de Wols à Carla Accardi, de Karskaya à Vieira da Silva, en passant par André Marfaing, Serge Poliakoff, Mario Schifano, Auguste Herbin, Giacomo Balla, Guiseppe Capogrossi, et tant d’autres. De nombreux critiques français y ont collaboré au côté de Gillo Dorfles et d’Enrico Crispolti : Michel Ragon, Michel Tapiè, Edouard Jaguer, Pierre Restany. La spécificité de cette revue est double : elle se veut avant tout européenne et ne prend pas en ligne de compte l’expressionnisme abstrait américain (mais ne s’y montre pas hostile, comme elle n’a pas été l’épigone de l’Ecole de Paris) et elle est ouverte à toutes les tendances, de l’art géométrique de Mario Radice aux calligraphies nerveuses de Georges Mathieu. On doit noter que ses collaborateurs et que les artistes qui s’y reconnaissaient n’ont été attiré par les expressions archaïques et dérisoires du groupe nordique Cobra.
Les tendances les plus neuves et transgressives des jeunes créateurs y ont été défendues, comme celles de Tancredi, d’Yves Klein ou de Mario Merz.
Une trentaine d’œuvres représentatives de la revue I 4 Soli ou de celles présentées à la galerie d’Ada Colombo, l’épouse d’Adriano Parisot, ainsi que de très nombreux documents ont été rassemblés par Christian Parisot.

Karskaya Collage de fer, morceaux de voiture, 1956, 10 x 19 cm

I 4 Soli, galerie Saphir - 69, rue du Temple 75003 Paris

http://www.galeriesaphir.com