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Pierre Delcourt en quête d'un absolu du visible

par Gérard-Georges Lemaire

03-11-2020

Pierre Delcourt

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Pierre Delcourt

L'art abstrait a plus de cent ans d’âge. A peu près toutes ses solutions formelles ont été explorées pendant cette période. On aurait pu même croire qu’il aurait épuis ses ressources formelles. Or rien n’est plus faux. Chaque fois, des artistes nous surprennent par l’invention de formules jusque là inédites.

Pierre Delcourt a toujours évolué dans sa recherche. Sans cesse, avec obstination, mais sans rupture apparente. Il suffit de se reporter cinq ans en arrière pour constater que son univers a profondément évolué. Entre 2003 et 2005, il trace des formes, souvent très différentes et celles-ci peuvent prendre l’apparence d’un volume. Le registre chromatique est aussi assez vaste, bien qu’il se caractérise par des tonalités sourdes ou par des conjonctions allant vers le pastel. Il a dans son œuvre une grande retenue, ce qui ne veut pas dire qu’il désire s’exprimer sotto voce. Il a choisi de produire un champ spéculaire qui soit d’une poésie mesurée, mais qui tire sa force de la subtilité de ses accords chromatiques et aussi des formes qu’il met à contribution. Tout est exprimé à mi-mot, sans emphase, sans excès, avec néanmoins une capacité de capter l’attention et de la retenir par des mélodies contrastées (ce qui n’est pas chez lui un paradoxe) et d’harmonies qui, à mesure qu’on les observe, s’avèrent plus intenses qu’elles ne paraissent à première vue. Son intention est manifestement d’obliger le spectateur à pénétrer dans son monde plastique et puis d’en reconnaître peu à peu la densité et aussi les altérités. Tout se révèle dans un abandon progressif du regard à ce qui fait l’originalité profonde de sa démarche. Il procède à quelque chose qui pourrait faire songer à une approche de l’autre par un jeu de séduction des plus discrets et des plus raffinés. Plus il s’affirme par un relatif silence et une volonté de ne pas frapper l’imagination d’un seul coup, plus il démontre sa faculté de prendre au piège sa conquête (il y a dans son esprit quelque chose qui a trait à l’amour courtois, tout en périphrases et en termes détournés). Ce n’est que dans un seconde temps qu’on devine sa force et sa détermination. L’abstraction permet à l’artiste de procéder par étapes, ou par une série de d’emboîtements sémantiques, qui exigent que le noyau dur de sa pensée ne soit perceptible qu’après un périple au sein de cet univers un peu secret. Mais rien d’hermétique dans son histoire picturale : il exige de son interlocuteur inconnu le courage d’aller de l’avant et de pénétrer, strate après strate, ce qui constitue l’essence de cette relation sensible à ce qui serait une galaxie qu’on ignorait jusque là.

Plus récemment, sa façon d’envisager la couleur s’est modifiée et est devenue encore plus évanescente, au point de suggérer un rapport entre le noir et le blanc qui n’accepte que des transitions en gris. Les dormes se sont quasiment dissoutes et il ne reste que des traces labiles, qui suggèrent souvent une sorte d’horizon ou de ligne de partage ou encore d’une poussière d’étoiles. Il esquisse ce qui permet à sa composition de ne pas être simplement informelle. C’est un élément qui donne une profondeur fictive à l’espace qu’il définit. Le trait – il faudrait plutôt dire : le tracé, qui est ici constitué de plusieurs modes graphiques afin de proposer cette fine rupture à la surface de ce qu’il peint – est un point d’appui pour le regard. C’est comme un paysage qui n’aurait pas la moindre affinité par ce qui nous considérons comme le réel. Ce n’est pourtant pas un leurre. C’est une portée, chaque fois changeante, où il nous oblige à comprendre que les deux dimensions de sa toile en supposent une troisième, qui engendre un volume à la fois physique et spirituel. Il ne nous entraine pas dans la sphère des idées comme Platon a voulu le faire. Non, c’est plus une plongée dans un abysse de nuances et de discursivités qui se passent et des mots et des notes, mais qui n’en est pas moins la source d’un ars poetis qui suppose des sensations, des sentiments, des élans charnels et des émotions élevées, les premiers ne pouvant être séparés des seconds. Il y a chez lui tant de noirs, tant de blancs, tant de gris (et parfois des bruns) que leur combinaison sur la surface aboutit à une écriture qui n’a pas le moindre lien avec une typographie, mais qui repose exclusivement sur sa méthode propre qui, en partie, est une écriture automatique se doublant d’une grande rigueur. La spontanéité du geste est contrebalancée par une maîtrise de la main. Ce sont deux éléments indissociables dans sa pratique.

Pierre Delcourt n’a pas inventé une technique ou un système. Il ne fait que développer des intuitions qui sont préméditées par la suite, ce qui leur permet d’avoir une évolution qui semble illimitée. En fait, Pierre Delcourt ne veut pas épuisé les ressources d’une série qui a trouvé ses éléments fondateurs. Il va jusqu’où il ne risque pas la répétition ou l’enferment dans une formule. IL est en devenir et ce devenir exige de lui de se remettre en cause à chaque pas.


Huang Yong Ping


Christophe Cartier au Musée Paul Delouvrier
du 6 au 28 Octobre 2012
Peintures 2007 - 2012
Auteurs: Estelle Pagès et Jean-Luc Chalumeau


Christophe Cartier / Gisèle Didi
D'une main peindre...
Préface de Jean-Pierre Maurel


Christophe Cartier

"Rêves, ou c'est la mort qui vient"
édité aux éditions du manuscrit.com