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Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk
[verso-hebdo]
28-03-2024

La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau
Kim Jung Gi, un génie graphique

La chronique de Pierre Corcos
Le retour du disparu

La chronique de Gérard-Georges Lemaire
Chronique d'un bibliomane mélancolique

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duchamp[humeur]
Misungui Bordelle
17 novembre, 10:36.
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Supplément d’âmes
Correspondance entre Ernest Breleur et Myriam Dao, octobre-novembre 2016

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Mme Nathalie Arthaud


Bonjour, j'ai bien transmis votre questionnaire à Mme Nathalie Arthaud. Je saisis l'occasion pour vous inviter à son meeting qui aura lieu à Aubervilliers (à Paris) ce dimanche 26 mars à 15h à Eurosites. Vous trouverez plus d'informations sur notre site Lutte ouvrière.
Cordialement,
Soledad A... pour Lutte ouvrière
 


  Bonjour,
Je transmets votre relance. Sans m'avancer sur une réponse ultérieure de l'équipe de campagne de Nathalie Arthaud, je peux tout de même vous dire que nous sommes actuellement débordés par les sollicitations, et ne pouvons simplement pas répondre à toutes. Toutes nos excuses donc pour cette impolitesse involontaire.
Salutations cordiales.
Véronique L... pour Lutte ouvrière

Bonjour,
Nous ne pouvons pas répondre favorablement  à votre demande car l'équipe de campagne de  Nathalie Arthaud est actuellement débordée par les sollicitations. Cependant nous vous transmettons le contenu de notre position sur la culture,ainsi qu' une réponse à ARCHIMAG faite par Nathalie Arthaud le 7 mars 2017. Nous espérons que ces éléments vous permettrons de comprendre notre position sur ce sujet. 
Salutations cordiales
Laurence C... pour Lutte Ouvrière


Culture
Tant qu'il y aura des inégalités sociales la culture restera un domaine essentiellement réservé aux classes les plus favorisées. Le chômage, les bas revenus mais aussi l'insuffisance des moyens alloués à l'éducation freinent l'accès à la culture du monde du travail.
Quand les classes sont surchargées dans les quartiers populaires (de 30, parfois 39 élèves), que l'illettrisme touche 2,5 millions de personnes en France, prétendre favoriser la culture alors que tout contribue à augmenter la pauvreté matérielle et donc culturelle, est une hypocrisie. Un Smic, un RSA ou même l'aumône du revenu universel dont parle Hamon, est-ce que cela permet à une famille ouvrière de payer sans compter une place de cinéma, d'aller voir un spectacle, un concert ?

Il faut aussi permettre aux artistes de pratiquer leur art sans la précarité et la pauvreté qui est souvent leur lot. Libérer la culture des intérêts privés où les critères de rentabilité et de gain freinent la créativité et la liberté dont l'art a besoin. La libérer des mains des Drahi, Bouygues, Bolloré et autre Dassault. Sans parler du marché de l'art et de la spéculation qui confisquent au grand public nombre de trésors de l'humanité. Et que dire du budget de la culture qui ne représente qu'1% du budget de l'État alors que celui de l'Armée est de 32,7 milliards d'euros ? Nous ne posons pas la question de la culture en termes de pays isolés et rivaux : la littérature est mondiale, le théâtre, la musique, la peinture, la sculpture aussi. C’est ce qui fait sa richesse. Nous sommes donc opposés à toute forme de chauvinisme et de repli nationaliste. De même que nous nous opposons à l'individualisme, au mérite et la concurrence érigés en modèle.
Comme les intellectuels, les scientifiques, les artistes du monde entier qui se rencontrent, se mélangent, les travailleurs, qu'ils soient français ou d'origine étrangère, ont tout à gagner à se fréquenter, à mélanger ce qu'il y a de meilleur et de plus progressiste dans chacune de leur culture. Pour toutes ces raisons, il faudrait consacrer l’agent public à l’éducation au lieu de la distribuer, à perte, au grand patronat. Et cela nécessite de se battre. Ce combat, c'est aussi le sens du programme que défend Nathalie Arthaud dans sa campagne.
 
Nous attachons une une grande importance à la culture en direction des classes populaires. C'est ce dont témoigne notre Fête annuelle lors de chaque week-end de la Pentecôte. Une Cité du roman et une grande librairie organisent des débats avec des auteurs. Des camarades bénévoles sont là pour conseiller les lectures. La Cité de la science propose des conférences de vulgarisation et des débats avec des scientifiques, tout comme le fait la Cité de la préhistoire. La Cité des arts permet de s'essayer à la sculpture, au dessin, à la peinture ou la danse. Le théâtre, la musique classique comme l'opéra, sous forme de conférences-spectacles, rendent accessibles des notions artistiques et donnent envie de s'y intéresser davantage. De même pour les conférences sur des tableaux, des grands artistes, le cinéma, les films d'animation... Les arts de la rue sont aussi présents : à la Cité médiévale, avec plusieurs chorales, des marionnettes, des orchestres, du jazz et de nombreux concerts gratuits. Sans compter les cinémas en salle et en plein air, gratuits aussi, les expositions ou les visites guidées de l'arboretum.
C'est une façon pour nous de rendre la culture accessible à tous, une culture de qualité pour les classes populaires qui n’y ont pas forcément accès en temps normal. Ce que nous faisons en petit, bénévolement, gratuitement, représente ce qui pourrait être fait en grand dans une société fonctionnant au service de la population.

Au sujet des bibliothèques et de la numérisation (réponse à ARCHIMAG)
Les bibliothèques
L’Etat devrait encourager toutes les initiatives en faveur de la culture, en développant les bibliothèques. Au contraire, il se désengage de tous les services publics, laissant les collectivités locales faire ce qu’elles peuvent avec leurs moyens en baisse.
Les réductions de postes se multiplient et bon nombre de bibliothèques locales ferment. Les bibliothécaires se battent dans de nombreuses régions pour conserver et élargir les moyens dont ils disposent afin d'apporter la culture à des personnes qui, sans ces bibliothèques de prêt proches de chez elles, n'auraient pas les moyens d'accéder aux livres ou à des enregistrements de CD ou DVD, la plupart des bibliothèques faisant aussi fonction de médiathèques. L’urgence c’est donc de recenser tous les emplois vacants et d’embaucher, l’urgence c’est qu’aucune bibliothèque ne ferme. Concernant la numérisation, on peut bien sûr se réjouir d’avoir accès aux bibliothèques, à de multiples informations venant du monde entier depuis chez soi. Mais cela n’est pas gratuit pour les familles. C’est pourquoi l’accès libre aux réseaux d’informations via Internet dans les bibliothèques de quartiers est primordial.
En effet, la multiplication des démarches par Internet explique l’affluence dans les bibliothèques publiques dont l’un des rôles est de permettre aux usagers d’accéder à l’information et à la maîtrise des outils informatiques. Mais, de fait, les bibliothécaires, victimes de suppressions de postes, se retrouvent à pallier les suppressions de personnel et de temps d’accueil dans les autres services publics.

L’accès aux archives, au patrimoine
Si l’évolution numérique est perçue comme un grand progrès, ce progrès se heurte vite à un gros enjeu financier. Car de nombreux accès sont privés et payants.
En effet, les bibliothèques (publiques ou universitaires) sont obligées de s’abonner à des bouquets numériques fournis par des éditeurs privés, qui sont libres de leurs tarifs et les augmentent régulièrement. Du coup, au lieu d’acheter un livre ou une revue une fois et d’en être propriétaire, la bibliothèque doit payer de nouveau chaque année pour avoir accès aux mêmes publications, publications qui, rappelons-le n’existent que grâce au travail de chercheurs !
En 2014, des universités, prises en tenailles entre leurs budgets en baisse et les hausses des tarifs des éditeurs, ont même décidé de se désabonner pour dénoncer le problème. Pour Paris-VI, c’est l’augmentation de 47 % en un an du prix de la célèbre revue Science qui avait conduit au désabonnement. Mais une fois l’actualité de ce scandale passée, ces universités sont restées dépendantes de négociations de tarifs avec les grosses entreprises telles que Elsevier par exemple.
C’est une illustration de plus de la capacité – doublée de rapacité -  du système capitaliste de s’accaparer de toutes les filières pour engranger du profit, la culture publique étant une marchandise comme les autres.
Un service public digne de ce nom, avec des budgets dignes de ce nom, pourrait, avec le poids de l’Etat, inverser ce processus en contrôlant et en imposant la fixation des tarifs.
Cela impliquerait, je le répète, que l’Etat se préoccupe de l’accès à la culture en général,  qu’il encourage toutes les initiatives locales et régionales – qu’elles soient numériques ou pas – en faveur des milieux populaires en développant les bibliothèques, l’éveil à la culture scientifique, l’accès à des salles de cinéma ou de théâtre à des prix abordables. Or, sous prétexte de verser des subventions à fonds perdus aux grandes entreprises capitalistes, il se désengage du domaine culturel comme de tous les services publics.

La numérisation des entreprises et des administrations
L’accès aux services des administrations à partir de chez soi est bien sûr un avantage. La simplification de nombreuses formalités administratives aussi. Mais cela suppose d’avoir un accès – payant - à internet, d’avoir une imprimante. Cela n’est donc pas gratuit pour l’usager. Par ailleurs une personne sur quatre n’a pas internet chez elle. Toute une partie de la population est donc exclue.
Et comme en contrepartie les administrations ont quasiment supprimé les accueils physiques, le service public se dégrade. Il n’y a plus d’accueil dans les caisses de retraite, on ferme des centres de paiement de l’assurance maladie, des allocations familiales, les guichets de la SNCF. Partout les accueils téléphoniques sont remplacés par des plateformes payantes.
Cette évolution dramatique n’est pas liée à l’informatisation en elle-même, elle est choisie par les dirigeants, aussi bien de droite que de gauche, qui choisissent de l’utiliser pour réduire encore davantage les emplois.
C’est contre cela, pour arrêter cette hémorragie de suppressions d’emplois que je me bats.

Nathalie Arthaud, 7 mars 2017