Si vous passez par Apt : la Fondation Blachère
par Sophie Braganti
Il faut quitter le petit centre de la petite ville, se perdre dans un petit no man’s land de la petite zone industrielle, pour tomber sur ce lieu improbable, immense, bâtiment de tôle sorti d'un jeu de Légo entouré de sculptures bariolées dont l’immanquable personnage d' Ousmane Sow ou le taxi brousse de Dominique Zinkpé. Le ton est donné dès la première page du site : « La Fondation d’entreprise Blachère ( entrepreneur en illuminations ) est à l’image de son président fondateur. Elle reflète ses passions et ses engagements pour l’Afrique et s’ingénie avec son équipe à écrire une histoire qui participe à la beauté du monde.
La Fondation repose sur un système de valeurs esthétiques et éthiques. Elle s’inscrit dans le champ de l’art contemporain et vient relayer les efforts entrepris par les institutions, les collectionneurs et en premier lieu les acteurs de l’art : les galeristes, les critiques, les journalistes enfin tous ceux qui contribuent à la reconnaissance des artistes d’aujourd’hui du continent africain et de la diaspora.
Le premier cycle 2004-2008 a permis de prendre connaissance de la situation en produisant et en diffusant les œuvres, en créant des ateliers, des résidences et des expositions. Le deuxième cycle prolongera la politique entreprise.
Si la dernière phase de la mondialisation se joue en Afrique alors, à l’évidence, la culture en est un axe important et la Fondation s’inscrit dans cette perspective en jouant sur le libre-échange des pensées et des hommes pour un monde plus juste. »
Je me souviens de l'exposition de 2011 s'intitulant La ville et les imaginaires où, de la photographie à la vidéo, de l'installation à la sculpture, du dessin à la peinture, puis d'un pays d'Afrique à un autre, du nord au sud, on circulait entre fictions, fantasmes, et fantaisie, tradition et contemporanéité. Il ne reste de notre pauvre Occident que les outils qui permettent à la culture de chaque artiste de s'exprimer devenus leurs, auxquels s'ajoutent les matériaux souvent issus de récupération d'objets qu'ils trouvent, que nous laissons honteusement comme des poubelles à recycler par d'autres. Plus que des déclinaisons, les œuvres se soustraient aux approches et aux formations académiques : ici plus que jamais, les diktats claquent les portes le temps d'un courant d'air.
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