Deux clins d'œil :
Gérard de Lairesse par Jean-Michel Charbonnier
et Le costume byzantin par Eudes Panel.
Clin d’œil 1
Une découverte inattendue grâce à l’œil de Jean-Michel Charbonnier
« Je serais romancier, je pense qu’il y aurait quelque chose à construire autour de Gérard de Lairesse. « 1640=1711 »
Né à Liège, principauté dirigée par un Prince Evêque, au sein d’un monde devenu protestant, issu d’une dynastie de peintres, formé par son père Renier de Lairesse, Gérard de Lairesse s’en distingue par une vie que l’on pourrait dire romanesque. L’une de ses particularités fut son « extrême laideur » ; ce qui n’empêchait pas son succès auprès des femmes. En témoigne l’épisode où devant l’agression à l’arme blanche d’une femme éconduite à qui il avait promis mariage il sort son épée et lui transperce le sein.
Scandale ! il est obligé de fuir Utrecht. Remarqué pour sa virtuosité par le marchand d’Amsterdam, Guerrit Uylenburgh, il intègre les milieux lettrés et érudits de cette ville. A la fois l’aristocratie de la famille Orange Nassau et la bourgeoisie patricienne se le disputent et les commandes affluent.
C’est la gloire !
Comme Bertholet-Fleman, amoureux de la Grèce et de la Rome antique, il se revendique de Virgile et d’Ovide, prône le retour à la mythologie, à la clarté, à la dignité de la peinture. Idées qu’il développera au travers son œuvre gravée et par la suite théorique.
A cette époque où en Europe, Le Brun, Poussin triomphent, Gérard de Lairesse est surnommé le « Poussi n hollandais ».
Parlons maintenant de « l’Annonciation » de Gérard de Lairesse présentée à Marmottan. Le thème qui est religieux et qui se compose de deux parties bien distinctes, semble évoquer une fracture soulignant l’opposition entre la vie terrestre et la vie céleste.
A droite, la pénombre « à la Rembrandt », un lutrin, une chandelle, une corbeille de linge, un miroir esquissé entourent la Vierge.
A gauche, enlevé par le Putti, entouré de nuages et de clarté, chevauchant l’obscurité l’Archange annoncerait-il une nouvelle étape de la création artistique ?
A nouveau le destin le frappe et cette fois c’est la cécité à l’âge de cinquante ans. Il devient alors théoricien, donne des conférences très suivies et écrit deux ouvrages majeurs : « Les Principes du dessein » et « Le Grand livre des peintres » publiés respectivement en 1701 et 1707.
1 2 suite
- Entretien avec Benjamin -
le 8 novembre 2012
par Daphné Brottet - Quand Benjamin fait du Fifre d'Édouard Manet le point de fuite de sa pensée sur le sujet de la peinture.
par Gérard-Georges Lemaire - Voyage en peinture
ou
Voyage au bout de la nuit
(mais c’est déjà pris)
par Odile Dorkel - Benjamin
par Sapho - La théophanie
Un homme et une femme regardent un tableau de Benjamin
par Max Guedj - L'art de l'effeuillage
ou L'étoffe des libertins
par Jean-Claude Hauc - L'œil écrivain
par Christophe Averty - Deux clins d'œil :
Gérard de Lairesse par Jean-Michel Charbonnier
et Le costume byzantin par Eudes Panel.
- Sensus communis. À propos des photographies de Philippe Monsel
par Luc Ferry - Banditi dell’Arte, une ontologie
de l’« hors normes » ?
par Marie-Noëlle Doutreix - Les tableaux Tounes Boules (turn cut)
d'Arthur Aeschbacher
par Gérard-Georges Lemaire - Une biennale pour l'architecture
partagée : une promenade dans l'arsenal
par Giancarlo Pagliasso - Tatline / art et monde nouveau
par Giancarlo Pagliasso - L'art et le cyclisme
par Leonardo Arrighi - Éloge de Simon Hantaï
par Gérard-Georges Lemaire - Philippe Richard
par Vianney Lacombe