La bibliothèque de l'amateur d'art
par Gérard-Georges Lemaire
Verdi, Alain Bensoussan, « Biographie, Gallimard, 336 p., 8,60 €.
Giuseppe Verdi (1813-1901) n’est pas seulement un grand musicien, qui a composé un nombre considérable d’opéras. Il a finit par incarner le Risorgimento (il est d’ailleurs élu député à la première chambre des députés à Turin) et beaucoup on songé à faire de Va pensiero..., l’aria de la fin du IIIe acte de Nabuchodonosor (1842, Scala de Milan) où le peuple juif, captif en Egypte, pleure sa terre et sa liberté perdues. Devenu familièrement Nabucco (à cause de l’impossibilité du typographe à faire tenir sur l’affiche le nom du roi sur une seule ligne, ce n’est certes pas la manifestation du nationalisme fervent du compositeur. Mais cet air a fait mouche et tous les Italiens l’avaient alors sur les lèvres. Travailleur inépuisable, Verdi n’ apas cessé d’écrire un opéra derrière l’autre, et son œuvre changea d’aspect plusieurs fois, la dernière quand il découvre les travaux de Richard Wagner. Cette biographie est bien trop modeste pour nous dire qui a vraiment été cet homme d’exception. Dommage car cette collection promettaient de nous apporter des visions nouvelles et inédites sur les grands personnages du passé...
L’Etoile jaune et le croissant, Mohammed Aïssasoui, Gallimard, 174 p., 17,50 €.
L’auteur de ce livre, Mohammed Aïssaou, déplore amèrement qu’il nn’y ait pas d’Arabes parmi les 23.000 Justes ensevelis à Jérusalem. Son livre montre que des Arabes résidents à Paris on aidé des Juifs pendant l’Occupation, en particulier le recteur de la mosquée. Il entreprend de mener une enquête, interroge différentes personnalités, comme Elie Weisel, Dalil Boubakeur, l’actuel recteur, Deni Nekanni, Simon Klarsfeld, et d’autres encore. Il recherche des témoins. Seulement, pour être considéré comme étant un Juste, il faut remplir de très nombreuses conditions. Et là, l’auteur s’épuise à recueillir des témoignages. Il se rend à Alger, à Oran, il s’intéresse à d’autres cas. Sans doute ne parviendra-t-il pas à atteindre son but. Mais au moins aura-t-il montré que tous les Arabes de la légion SS nord-africaine que la Gestapo avait voulu constitué. Ces pages sont émouvantes, car elles montrent qu’au delà des religions et des cultures, des hommes sont prêts à risquer leur vie pour sauver celles d’autres qui leur sont étrangers. Enfin, il souligne de rôle important du sultan Mohammed V qui a mis un point d’honneur à sauver « ses » Juifs (ils étaient 200 ;000 à l’époque). Et encore aujourd’hui, j’ai pu le constater, les Marocains en sont très fiers.
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