Dossier Groborne

RAINBOW STONE

par Emmanuelle Etchecopar Etchart
Un polaroïd montre le rocher de Percé près de l'lle de Bonaventure au Canada. Ceci n'est pas sans rappeler le même rocher photographié figurant dans le Scrapbook d'André Breton et ce que celui-ci en écrivit : "On a pu parler de symphonie à propos de l'ensemble rocheux qui domine Percé, mais c'est là une image qui ne prend de force qu'à partir de l'instant où l'on découvre que le repos des oiseaux épouse les anfractuosités de cette muraille à pic, en sorte que le rythme organique se superpose ici de justesse au rythme inorganique comme s'il avait besoin de se consolider sur lui pour s'entretenir". (8)
Le journal photographique puise sa force poétique dans l'édification d'une mémoire inventée. Par l'extrême cohérence et la parfaite adhésion existant entre la saturation de l'écriture du journal devenue illisible et la distorsion du temps opérée par la photographie, advient une unité de ton, une harmonie unissant un regard, ses images, à l'évidence d'un style.

Issus d'une série sur un voyage au Japon, des polaroïds révèlent les états successifs d'un mécanisme de brouillage qui n'est pas sans rappeler celui précédemment évoqué pour le journal et par extension pour la photographie. Les éléments sont les suivants : une vasque en pierre sculptée, de l'eau. Le principe consiste en un recouvrement progressif de l'écriture gravée au fond de la vasque par écoulement de l'eau dans la cavité.

mis en ligne le 28/12/2011

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