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actualités des expositions
Rayures dans la mer, tâches dans la savane : atelier créatif de Laura Mertz
Samedi 29 février du 15h au 17h
Atelier créatif + goûter à Coutume (12€)
ANOMAL
Quentin Garel
et RENCONTRES DE BAMAKO
exposition photo
MuséOthérapie, l’Art de se sentir bien !
Conférence Samedi 8 février à 15h :
« Art détox »
Estelle d’Almeida, chef de pr...
Ariane Loze - Une et la même
Fabien Tabur présente Buisson Ardent
ERWIN WURM Photographs
GROUP SHOW :
Féminin
antoine poupel
GROUP SHOW : 1970-1990, Regards sur la création havraise
Jusqu’au 22 février 2020
vladimir skoda
GROUP SHOW : L’œil et la nuit
elissa marchal
SOLO SHOW : Horizons
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[verso-hebdo]
28-03-2024
La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau Kim Jung Gi, un génie graphique La chronique de Pierre Corcos Le retour du disparu La chronique de Gérard-Georges Lemaire Chronique d'un bibliomane mélancolique
La chronique de Pierre Corcos |
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Les absents |
Figurer l'absence dans les oeuvres d'art, qui d'abord se manifestent comme de « réelles présences » (George Steiner), ne va pas de soi et requiert une stratégie. On peut avoir recours à la trace, à l'allusion, à l'inachèvement. Une dimension spectrale suggère aussi l'absence. On peut enfin préparer un dispositif, une symbolique qui éveilleront le sentiment d'absence.
Ils sont absents et sans doute disparus, ces adolescents dont on aperçoit furtivement le visage sur l'un des murs de la galerie, comme des apparitions, des « esprits ». Absents à jamais, tous ceux qui furent enveloppés dans ces bandes, ces linges blancs, accumulés sur des chariots métalliques que l'on peut voir à la galerie Marian Goodman (79, rue du Temple Paris 3e, jusqu'au 13 mars.), dans cette exposition que Christian Boltanski a intitulée Après. Outre cette installation titrée Les Linges, au sous-sol une deuxième nous est proposée sous la forme de quatre écrans panoramiques sur lesquels sont projetés des paysages globalement idylliques. Mais voilà, ces visions rassurantes et esthétisantes tressautent, laissant par éclairs, saccades apparaître (si l'on fixe son attention) de terribles images en noir et blanc : photos de guerres, de massacres, d'exécutions, de fosses communes, d'horreurs dissimulées... Alors que toute négativité est absente de l'imagerie lénifiante et publicitaire s'étalant sur les affiches et continuellement déversée à la télévision, et que cette imagerie à propension kitsch, éludant la mort, se retrouve aussi bien dans l'art de propagande, nazi, maoïste ou stalinien, Christian Boltanski nous fait resurgir cette mort, ce négatif occultés. Il le fait intensément mais par intermittence, à un niveau subliminal : c'est le titre de cette seconde installation. Quant à la troisième, Après, sans doute la plus désespérante (il y a entre ces trois installations un cheminement lié à la notion de « perte »), les bandes de tissu blanc nous concernent cette fois directement : un miroir sans tain nous reflète après, en disparus, vagues lueurs aperçues dans la momification de ces linges mortuaires... Rappel de la mort, du néant, de la disparition dans une société du bonheur en boîte qui n'arrête pas de les refouler, l'oeuvre de Boltanski, si l'on prend un recul historique, prolonge par ses installations, ses atmosphères et ses parcours, la grande tradition des Vanités. On sait par exemple que la peinture célèbre d'Hans Holbein le Jeune, Les Ambassadeurs, datant de 1533, montre au premier plan une espèce d'os de seiche, en fait une étonnante anamorphose oblique révélant un crâne humain. De toute cette puissance et richesse débordant du tableau, la mort était absente. Et la voici qui réapparaît... Tout comme dans les éclairs ou les reflets macabres que met en scène Christian Boltanski.
À la galerie Itinerrance (24 bis, boulevard du Général-Jean-Simon Paris 13e) et jusqu'au 31 mars, deuxième exposition personnelle de Roa, Histoire Naturelle. Dans ce quartier rapidement gentrifié, où au bitume répondent l'acier, le verre et le béton, où des tours et immeubles d'architecture futuriste abondent, on a bien sûr autant de chance de croiser l'un des animaux peints par l'artiste belge Roa que de tomber sur un coquelicot en plein Sahara. C'est de cette absence du monde animal, de la vie sauvage dans l'environnement artificiel des villes que témoigne vigoureusement cette oeuvre... Sur des panneaux d'acier récupérés, avec de la peinture émaillée et de la peinture aérosol, en des teintes sombres et froides, avec des connotations militaires, l'artiste représente des animaux contraints par leur cadre, et parfois sous la seule forme de leur squelette. Il ne reste plus rien de la munificence diaprée des natures mortes giboyeuses propres aux siècles passés. Ici, cette représentation minutieuse à l'austérité glaçante frise la mortification : c'est en effet - Roa nous le signifie - tout le monde animal qui, avec l'extinction massive de ses populations, les atteintes graves à la biodiversité, s'absente de notre planète. Le titre de ces tableaux métalliques consiste dans le nom latin de l'espèce, comme si désormais elle n'existait plus que dans un ouvrage de zoologie. La charmante bécasse des bois devient Scolopax rusticola, toute noire, la tête en bas, enserrée dans une série de rectangles accolés, et une patte comme suspendue à un fil. Parfois les panneaux métalliques se déplient, mais ce qu'ils laissent apparaître est encore plus sinistre, puisque l'on voit, comme avec des rayons X, le squelette de l'animal... Dans l'ample espace de la galerie trône un avion, avec un funeste oiseau noir peint sous ses ailes ! La technique, le métal priment toujours sur le naturel, le vivant. Roa est un artiste urbain (il est essentiel de le rappeler) qui a réalisé des centaines de fresques d'animaux dans le monde, impressionnantes par leur taille, et dont certaines ont fait la une de magazines. Il fait partie incidemment de ces artistes urbains qui peignent sur les murs leur bestiaire, mais surtout, fondamentalement de ceux qui interpellent, dénoncent... Le visiteur se doit de feuilleter la première monographie de Roa, disponible dans la galerie, pour mieux se rendre compte de l'ampleur et de l'impact de son oeuvre. Peinte ainsi, la présence sombre, massive et obsédante des animaux dans l'espace urbain ne parle plus en fait que de leur triste absence.
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Verso n°136
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