"dedicate to" FANNY ADLER ( photographie, vidéo, pièce sonore ) par Claire Nédellec jusqu'au 28 mars 2003 PASSAGES ( souterrain ) centre d'art contemporain TROYES 9 rue Jeanne d'Arc 10 000 tél 03 25 73 28 27 fax : 03 25 73 25 95 email : cac.passages@wanadoo. fr Depuis quelques mois, le Centre d'art contemporain Passages ( dont nous avons déjà évoqué les activités dans cette rubrique ) propose une formule souple et ouverte qui permet à de jeunes artistes de se confronter au regard du public. En effet, en parallèle à la programmation de 6 à 8 expositions que constitue la mission habituelle d'un centre d'art ( aide à la création, formation et développement des publics, ancrage dans le réseau national et international de la production artistique ), Passages met à disposition le sous-sol du lieu pour des opérations ponctuelles qui répondent pourtant aux critères professionnels cités plus haut. C'est donc souvent l'occasion pour des artistes d'opérer une première lisibilité de leurs productions dans un environnement adéquat. Fanny Adler, qui a bénéficié d'une résidence en début d'année à Passages est âgée de 29 ans. Elle a fait ses études à l'Ecole Nationale Supérieure d'Art de Nancy et participe actuellement à l'exposition collective " popisme " à la Villa du Parc à Annemasse dont le commissariat est confié à Frank Lamy. Le projet construit pour Troyes, de par son titre, est explicite : une dédicace composée en zones de rencontres pour dix troyens anonymes. Utilisant avec aisance l'image fixe, la vidéo et le son, Adler a choisi de nous " susurrer " des indices visuels et sonores à découvrir dans cet ancien labo-photo, sous-sol du centre d'art, où chaque creux ou interstice obscur sied à ce parcours fluide et discret. Des petites fictions mises en mots, en images ou en sons ( mention spéciale au CD audio 3615 Amour réalisé avec Cécile Paris ) s'égrènent au fil d'une déambulation qui s'apparente d'ailleurs plus à la visite d'un salon d'écoute qu'à une exposition. Il en résulte un sentiment diffus d'intimité et de déjà-vu qui, loin de rendre le propos fade ou convenu, nous renvoie à nos propres errances. Une correspondance éphémère entre des êtres dont on ne sait rien mais dont on se dit qu'ils nous ressemblent un peu. Claire Nédellec
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