Dossier Christian Babou Christian Babou, ou « louvrier dans son art » par Jean-Luc Chalumeau Il y a plus de trente ans que jobserve luvre de Christian Babou. Exactement depuis 1973, année de lexposition des Résidences de prestige à la galerie Rencontres. Gérald Gassiot-Talabot, qui avait rédigé la préface du catalogue, parlait alors avec enthousiasme (ce qui, chez lui, était rare) de la " rigueur dans le jeu chromatique " de Babou. On voyait bien par ailleurs la froide ironie du peintre, démolissant le " bon goût " immobilier bourgeois par son exploitation à la fois littérale et biaisée des catalogues de promoteurs. Jadmirais quant à moi la solution inventée par lartiste pour dénoncer les amateurs de toits " à la Mansart " : ceux qui pullulent dans les banlieues les plus chics de Paris, Le Vésinet par exemple, là où sétalent à la fois largent et linculture artistique dune certaine classe fortunée. Cette solution était très exactement élégante et je me disais que Babou, sans avoir lair dy toucher, réhabilitait en fait lélégance comme catégorie esthétique à propos de ces maisons dérisoirement baptisées " Vrai manoir " ou " Beauté classique " cruellement dépourvues de toute élégance, précisément. Dès le départ, il y a bien une morale esthétique inhérente à lensemble de la démarche de Babou, qui vient datteindre son plein épanouissement avec la série des Clusters. Il faudra bien sûr revenir sur quelques-unes des séries qui ont jalonné trois décennies fécondes, mais il me semble que lon comprendra mieux la haute exigence animant cette uvre en abordant en premier lieu son dernier état. Le mot cluster désigne un phénomène sonore consistant sous sa forme la plus simple à faire résonner simultanément au moins trois notes séparées par des intervalles de seconde majeure et mineure (il y a de tels agrégats chez Maurice Ravel). On dit dailleurs plutôt tone cluster. Par extension, on parlera de cluster quand le musicien fera résonner ensemble tous les degrés dun intervalle donné, par exemple les douze degrés dune échelle chromatique tempérée. Le cluster comme attaque simultanée de plusieurs notes sur un clavier ou sur des cordes peut être pratiqué au hasard, ou bien de manière contrôlée. Cest évidemment la deuxième hypothèse que Babou a choisi, en tant que peintre, dans le jeu déquivalence peinture musique auquel il se livre. Il y a quelque chose den effet profondément musical dans la manière dont Babou, coloriste raffiné, utilise des cartes au 1/25000e de lInstitut Géographique National quil agrandit au 1/2500e pour parler de bastides et paysages qui lui tiennent à cur. Le peintre na pas oublié que, dans sa jeunesse, il a appris la cartographie appliquée à lhistoire à lUniversité de Bordeaux. Ses premiers employeurs étaient des professeurs médiévistes et géomorphologues : excellente formation pour un peintre passionné dhistoire, une formation complétant parfaitement ses connaissances en dessin industriel (il est passé par le lycée technique dAgen) et en dessin académique (il a fait les Beaux-Arts de Bordeaux en un temps où lon ne plaisantait pas avec cette discipline). Ce sont ces trois techniques de dessin qui lui ont permis de mettre en place une méthodologie picturale totalement personnelle au sein de laquelle elles se trouvent intimement mêlées. Si bien que Christian Babou est techniquement parfaitement armé pour accomplir ce qui est au cur du désir de peindre : le rêve dun monde autre né du monde tel quil est. Désir de ce monde comme autre. Depuis les Dômes, à propos desquels Babou dit quil a " commencé à faire vraiment de la peinture ", le peintre produit effectivement un monde qui nest pas celui " déjà vu ", mais celui quil veut voir. Pour y parvenir, on ne peut pas dire quil se sert de la couleur : il serait plus juste dobserver quil la sert. Il y a une théorie implicite de la couleur chez Babou, par laquelle il lui rend une âme. La couleur est ici lumière. Voyez par exemple cluster-sos-1 :2500 : lumière forte tonalité claire à lapproche de la lande, lumière filtrée tonalité sombre pour le village et son environnement à droite. La tonalité claire traduit le vide, la sombre suggère le plein : Babou nest jamais dans larbitraire, et lon pourrait même dire que plus les contraintes et codes dictés par la carte au 1/2500e sont forts, plus il est à laise pour les retourner en moyens de sa liberté. Laxe de cluster-sos, cest le centre du village qui le donne (nord en haut, comme sur la carte), et la composition sordonne logiquement par rapport à lui. Le motif est proposé par le cartographe au peintre, qui sen empare et le transfigure par la couleur-lumière dont on comprend vite quelle est le véritable sujet du tableau. Après tout, nen était-il pas déjà de même chez Vermeer, et nest ce pas aujourdhui une problématique importante chez James Turrell, Brice Marden ou le cinéaste Peter Greenaway (toutes références reconnues par Babou comme proches de lui)? On comprendra donc que ce peintre nest pas facile à situer. Son appartenance à la Nouvelle figuration à lépoque des Résidences de prestige nest pas contestable, encore que ses intentions aient parfois été fort mal comprises au moment où il a montré ce travail. En 1973, il avait en effet proposé lune de ses résidences à la Jeune Peinture pour répondre à lobligation (votée à lunanimité lors dune précédente Assemblée Générale) de présenter une maquette de 60 x 60 cm en noir et blanc sur lunique thème du " travail ". Plusieurs dizaines de membres de la J.P. se trouvaient à lÉcole spéciale darchitecture les 5 et 6 mai pour juger les uvres du point de vue politique, le seul qui importait. Ils devaient notamment répondre à cette question : " cette déclaration dintention est-elle une analyse critique dans le système dexploitation capitaliste ? ". Babou croyait claire sa dénonciation du mauvais goût bourgeois en tant quil était érigé en modèle esthétique et exploité par les groupes immobiliers capitalistes. Eh bien non ! Les camarades, aussi bien communistes que maoïstes, ne voulurent y voir quune apologie de la petite bourgeoisie et la critiquèrent comme telle. Il fallut que Maurice Matieu, lui même mao bon teint, et Rougemont laristocrate prennent sa défense pour que le projet finisse par passer. Babou était évidemment personnellement un militant (il fut notamment membre fondateur du Syndicat National des Artistes Plasticiens C.G.T.), mais sa peinture nétait pas perçue comme engagée politiquement. Pur peintre, il sen consolerait vite et ne traiterait plus que des thèmes favorables à lexpression de ses ambitions esthétiques. Les Ornements, Dômes, Gargouilles, Ornements animaliers, Surfaces de réparation, Entraves, Bastides, Aficions, Turquoises et Clusters ne seraient plus désormais que des prétextes à peindre. Les Ornements de 1974-1975 avaient pour origines, comme les Résidences de prestige, des catalogues. En loccurrence, ceux en usage dans la corporation des artisans-couvreurs dont avaient fait partie les père et grand-père de lartiste. Au-delà de la critique sociale contenue dans ces images dimages (au XIXe siècle, ces ornements étaient dabord des signes de puissance pour les familles bourgeoises), Babou rendait un hommage filial aux couvreurs, sa famille, et sempressait de soumettre les " Epis poinçons ", " Amortissements de dôme " et autres " Balustrades à colonnes " à de rigoureux processus dépuration, jusquà donner une dimension monumentale presque abstraite (le presque est important) à sa " Grille mitoyenne de balcon " davril 1976. Les lignes couraient, parfaitement géométriques, et délimitaient des champs au sein desquels le peintre permettait à sa vraie passion de sépanouir : lélaboration chromatique du tableau. La " Composition paratonnerre " de mai 1977 se situait ainsi à lextrême limite de labstraction. La vibration dégagée par le grand champ central vert encadré par deux bandes verticales de mauves inégalement intenses renvoyait bien davantage à Barnett Newman quaux travaux de ses amis les peintres narratifs, mais soyons clairs : il sagissait encore de figuration, que Babou nabandonnerait jamais. Babou a basculé avec jubilation, vers 1976, non dans labstraction, mais dans la joie décomplexée de peindre, avec les Dômes. Les relations quil entretiendra désormais avec la peinture seront amoureuses, voire charnelles, elles obéiront dailleurs aux mêmes rythmes que la vie intime du peintre, qui ne dissociera plus sa complicité avec les femmes quil aimera de son dialogue avec la peinture, sa passion primordiale. Le fait que lunité entre vie et uvre, entre femmes et peinture, se soit produite à propos des Dômes nest peut-être pas un hasard, mais il faut se méfier des coïncidences. Bien sûr, il ny a pas de formes architecturales plus voluptueusement féminines que celles des dômes. Le Dôme à amortissement IV de 1976 (en attendant les dômes repérés plus tard à Istanbul) ne fait-il pas irrésistiblement penser à un sein orgueilleusement orienté vers le ciel ? Attendons cependant un peu pour conclure. Ce qui est certain, cest que la sensualité de la couleur va désormais de pair avec la sensualité de la forme, laquelle naura pas du tout besoin dêtre suggestive. Après tout, la Descente de Croix de Van der Weyden au Prado est généralement considérée comme une fête sensuelle colorée, au-delà du sujet funèbre. La découverte du plaisir assumé dans la peinture va se poursuivre avec les Gargouilles, Ornements, Entraves et Bastides, mais cela nira pas de soi. A un certain niveau, lart est difficile, sa perception exige un long travail et il en a été a fortiori de même pour son élaboration. Car cest bien de désir quil sagit ici, comme chez Cézanne, et lon sait que les figures du désir ne sont jamais celles de la simplicité. Prenons comme exemple ladmirable série des Églises Byzantines. Ces églises, progressivement devenues des mosquées à partir de 1453, incarnent un immense choc culturel qui passionne Babou. En 1997, Babou a loccasion deffectuer un séjour de plusieurs semaines à la résidence de la Mosquée Bleue dIstanbul (Sultanhamet) et dexposer les tableaux faits sur place à la galerie Siyah-Beyaz dAnkara. Il reviendra en Turquie, notamment en 1999, pour travailler et présenter les Eglises Byzantines aux Instituts de Thessalonique et dIstanbul ainsi quà Skopje, galerie Daut-Pasim Aman. Les Églises Byzantines sont une étape importante dans litinéraire de Babou car elles lui permettent dexprimer un certain stade de la couleur " où la couleur semble faire obstacle à elle-même ", observe le directeur de lInstitut Français de Thessalonique, Jacques Soulillou. La série offre la particularité de présenter centralement des architectures sacrées (Sainte Théodosie, Saint Théodore, Saint Jean-Baptiste in Trullo, Église de la Vierge Bienheureuse, Église du Christ Pantocrator etc.
), toutes recouvertes en presque totalité dun voile monochrome. Seules, sur les bords, de minces franges non voilées laissent apparaître les couleurs de Sainte Théodosie (bleue) ou de la Vierge Bienheureuse (jaune et verte), sinon, la première église nous apparaît enfouie sous le jaune et la deuxième sous le rouge. Par ce dispositif optique et chromatique, Babou " traduit à sa manière ce formidable événement dont lécho nous parvient du fond de lhistoire que fut lenfouissement de Constantinople sous lhistoire dIstanbul, qui naurait pas disparu mais serait désormais devenue accessible indirectement à nos regards et à notre mémoire au travers dun voile immense et coloré tendu sur la ville " (Jacques Soullilou). Tout en restant impeccablement " figuratif ", Babou a rejoint avec une apparente déconcertante facilité les parages de la formule atteinte entre 1917 et 1919 par Mondrian lorsquil mettait en place le dispositif symbolique couleur/matière, blanc/vide. Mondrian avait commencé par des plans de couleur et de blanc, encadrés par des lignes qui sagrandissaient dun tableau à lautre jusquà devenir analogiques par rapport à la surface à lintérieur de laquelle ils sinscrivaient (le procédé du voile non totalement recouvrant selon Babou nen offre t-il pas un équivalent troublant ?). Puis, dans un deuxième temps, la surface transparente des compositions de 1917 prenait plus dimportance, et cétait à partir delle que la toile était organisée. Mondrian avait établi la couleur comme matière et la somme des couleurs comme vide. Babou prend bien soin den rester à la matière-couleur ; ce peintre ressuscite Constantinople : la chromatisation par le voile coloré est ici retour à la vie. Aller au-delà, comme Mondrian (la somme des couleurs aboutissant à la non-couleur, au vide), ce serait aller à la mort (" il sagit dune pensée qui souvre dans la mort " a écrit Julia Kristeva à propos des théories de Mondrian), ce qui est totalement exclu par Christian Babou, peintre du désir et de la vie. Lart exige un énorme investissement de travail (Babou reste chaque jour de dix à quatorze heures devant son chevalet). Il suppose aussi de la part du créateur un grand savoir, qui est également exigé du spectateur (ce dernier le possède rarement, doù tant de malentendus et incompréhensions, dont Babou a été et est toujours victime). Ce sont tout ce travail et tous ces savoirs qui forment rempart autour de luvre tout en étant les conditions de possibilité du plaisir quelle peut procurer. Or les tableaux de Babou offrent un grand plaisir, toujours renouvelé. Quelle est donc la nature du savoir qui la rendu possible ? Savoir technique sans doute (nul besoin dêtre expert pour le deviner considérable) et savoir plus mystérieux par lequel lartiste peut défaire le réel sans limiter, jusquà parvenir à cette " invisibilité réelle " de lart qui ne saurait être immédiatement accessible à personne. Il y a typiquement chez Babou une invisibilité picturale, résultat dune longue élaboration du regard dans la désignation des figures du désir qui peut fasciner, déconcerter ou (le plus souvent ?) passer inaperçue. Ce serait une très mauvaise façon de lire la peinture de Babou que de sengouffrer dans la voie que jai évoqué plus haut en établissant le lien entre la vie amoureuse de lartiste et sa peinture, dont certaines formes sont en effet érotiques. Grave erreur, en vérité : pour un tableau du type Dôme à amortissement IV, il y en a des dizaines qui ne correspondent en rien directement à cette piste. Cest que, si comme beaucoup de peintres, Babou est capable douvrir épisodiquement une petite fenêtre sur sa libido (il nous gratifiera encore de ses " Madones " en 1993 : " de Sènezelle " ou " à lescalier ", elles témoignent dun travail apparemment coquin sur la forme réputée troublante du portejarretelles), lessentiel nest pas là. Lart de Babou nest pas érotique au sens ou peut lêtre celui dun Bellmer ou dun Klossowsky, mais il y a bien en lui un lien essentiel entre art et érotisme. Dans luvre multiple et complexe de Babou, ce lien demeure de manière intangible comme un fil conducteur jamais rompu. Lérotisme, dans sa peinture, cest ce quelle figure invisiblement à travers ce quelle paraît montrer. Tout est pictural chez Babou, et presque rien nest théâtral. A la différence de ses camarades les plus en vue de la Nouvelle figuration qui ont choisi très consciemment de privilégier lanecdote (voir les textes dAillaud et Arroyo du milieu des années soixante), lui la complètement évacuée. Babou ne raconte pas dhistoires : il nest pas Cézanne, ni même le disciple revendiqué de Cézanne. Ce quil fait semble totalement opposé à ce que peinait à réaliser le vieux maître dAix qui manquait tant de technique, sauf sur un point capital : lun et lautre, à leur façon et en leurs temps respectifs, ne simulent pas le visible, mais ils sen servent pour parler dautre chose. Cézanne, contemporain de Freud, ne savait rien de la psychanalyse, et Freud lui-même ignorait tout de Cézanne (Jean-François Lyotard a très bien montré pourquoi Freud, même sil lavait connu, naurait rien pu voir dans luvre de Cézanne). Et pourtant cest Cézanne qui a pu dire : " on ne peut plus ne pas savoir ". Quand Babou passe plus de dix heures par jour pendant dix jours pour achever un seul tableau, sait-il quil a fait naître de linvisible en tant que le tableau est à la fois le produit du travail et celui de linconscient ? Babou fait partie du petit nombre des peintres qui, au début du XXIe siècle, prennent acte de la fin dune histoire dont les principaux acteurs se sont nommés Mondrian, Noland et Rothko, histoire qui renvoie à la problématique cézanienne et qui a abouti au dépassement de la fiction décorative sur laquelle sétait construite la peinture antérieure. Christian Babou a choisi de figurer après pratiquement un siècle de dé-figuration, mais sans rien négliger de ce quont accompli les peintres de la génération précédente, sans rien " perdre " aurait dit Matisse (" le peintre ne pourra perdre, sil est sensible, écrivait-il dans De la couleur, lapport de la génération qui la précédé car il est en lui, cet apport, malgré lui. Il est pourtant nécessaire quil sen dégage pour donner lui-même et à son tour une chose nouvelle "). Sans rien perdre, Babou a creusé son sillon en ne cédant jamais aux effets de mode (il est si facile de jouer le jeu des pseudo-avant-gardes), jusquà aboutir à une forme dexpression picturale dans laquelle je suis certain que Matisse aurait vu " une chose nouvelle ". Cézanne sest battu contre lidée, contre lanecdote, contre le signifié et, ce faisant, il a rendu visible linvisible : le travail du désir dans la vision. " On peut faire des choses très bien sans être harmoniste ni coloriste " disait-il humblement. Et il a ouvert la voie, via lhistoire évoquée plus haut, à un artiste comme Babou, harmoniste impeccable et coloriste de premier ordre, qui peut aujourdhui aller au-delà de son savoir et atteindre à lessence même de lart, celle que les bourgeois ne parviennent jamais à voir (doù leur haine pour la vraie peinture, du temps de Manet aussi bien que de nos jours). Ce nest pas un hasard si Babou choisit par exemple de traiter le thème du Serment du Jeu de Paume de David (dans la série des Surfaces de réparation en 1984) en le vidant totalement de lanecdote : plus de trace de lévénement historique, plus aucun des six cents membres de lAssemblée nationale, mais les seules lignes de larchitecture que David avait lui-même tracées au crayon blanc repris au bistre. Tout autant que létude préparatoire sur place de David dans son " Carnet de Versailles ", le Jeu de Paume est une structure. Cest aussi, par la vibration colorée à base de mauve et bleu jouant avec le bistre venu de David, une manifestation de lessence de la peinture, et rien dautre. " Il faut être ouvrier dans son art, disait encore le bon Cézanne (
) Il suffit davoir un sens dart et cest sans doute lhorreur du bourgeois, ce sens là ". Cétait dans une lettre à Emile Bernard, et cest ce que pourrait répéter, mot pour mot, Christian Babou aujourdhui. (La Villa Tamaris de La Seyne-sur-Mer organise une rétrospective Babou en novembre-décembre 2004) Jean-Luc Chalumeau © visuelimage.com - reproduction autorisée pour usage strictement privé - |
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