Exposition Régine Cirotteau C'est fantastique ! par Claire Nédellec LGalerie Pierre Brullé du 21 janvier au 29 février 2003 25, rue de Tournon 75 006 PARIS du mardi au vendredi 14h-19h le samedi 11h-13h 14h-19h tél : 01 43 25 18 73- fax : 01 44 07 00 55 Photographe, plasticienne mais surtout interrogeant l'image et ses différentes expérimentations, Régine Cirotteau , née en 1961, explore depuis de nombreuses années les complexités du réel et de sa représentation. En 1992, elle obtient le Prix de la Villa Médicis hors les murs et on a pu voir fréquemment ses réalisations tant à l'Institut Culturel de Naples, qu'au Centre Culturel de Turin ou à la Galerie Bouqueret+Lebon ... Elle enseigne actuellement à l'Ecole Supérieure des beaux-arts de Clermont-Ferrand et entretient dans cette ville une réflexion et un partenariat actif avec le Festival du court-métrage. Le titre de l'exposition à lui seul induit ( c'est fantastique !..) les paradoxes et les méandres d'un bel exercice sémantique oscillant entre label de communication, genre littéraire et exploration jubilatoire et inquiétante du monde. Bien qu'elle pratique aussi la vidéo, le son et le court-métrage, Régine Cirotteau nous montre un ensemble de photographies cibachromes dont on pourrait dire qu'elle sont des réminiscences réactivées : la grande série Sucer aux quatre saisons ( 6 diptyques ) puise aussi bien dans la nature morte que dans l'image médicale, la pornographie, le paysage ou la scène de genre. Il en résulte - de manière volontairement " minée " - une fausse distinction entre figuration et abstraction comme entre le conceptuel et le rétinien. La série La Confiserie de 14 petites images photographiques presque carrées ( 29 x 27 cm) joue à la perfection sur l'hybridation de nos fantasmes et de nos gourmandises avouées ou non. Les textes composés à l'intérieur de l'image, à la fois légendes, slogans, dédicaces ou billets doux, ponctuent ce parcours visuel dont la qualité et la réalisation techniques sont telles ( retouches numériques) qu'on les oublie ( à l'instar d'une mise en scène réussie). Entre les deux, Régine et le loup ( dispositif photo/son) ne renie rien du voisinage fait de fragmentations, de feuilletages, et de superpositions ... l'enfance est là, lumineuse et grinçante, sensuelle et dévoyée, à l'écoute d'un mixage diffusant les Mystères de l'Ouest ou quelque interprétation improbable du Pierre et le Loup de Prokofiev. On le sent, il n'y a pas de récit linéaire ( d'ailleurs que peut la photographie ?) mais une stimulante synchronie qui nous ferait presque oublier que ces images ne " bougent pas ". Claire Nédellec
|