Quatre cents sculptures en synergie éducative Dans sept villes des Bouches-du-Rhône et selon sept matières de création Par Humbert Fusco-Vigné Quand, à léchelle dun département, un homme politique prend linitiative, à partir de sculptures récentes, dune oeuvre douverture éducative, plus populaire quélitiste, mais à dimension européenne, il faut signaler en quoi réside son intérêt. Lexposition 7 lieux/7 matières sest tenue, du 17 octobre 2003 au 15 janvier dernier, à linitiative de lancien député socialiste de Marseille, Michel Pezet (président de la région PACA de 1981 à 1986), Conseiller général des Bouches-du-Rhône. Il en est le délégué à la Culture, réputé pour sa compétence en la matière. Je nai pas dautorité pour formuler louanges ou critiques sur les sculptures exposées et leurs créateurs. Je retiendrai seulement la représentativité et litinéraire des créations comme des créateurs, qui couvrent approximativement les cinquante dernières années. Jai relevé aussi la variété de la sélection et létendue de sa provenance, puisque ces oeuvres proviennent des galeries, des musées et de collections privées dans les plus grands pays dEurope. On nest plus, à vrai dire, en présence dart contemporain, dans la mesure où, aujourdhui, il se caractérise non plus par des objets dart, comme le sont tous ceux de cette exposition, mais par la mobilisation de disciplines relevant de lenvironnemental art, avec la création de décors résultant en particulier de murs dimages, de créations vidéos et autres effets, notamment sonores. Lobjectif a été celui dune éducation du goût artistique et esthétique visant le plus large public possible et pas seulement ni forcément une élite culturelle à commencer par les jeunes. Cet objectif a correspondu à une politique culturelle voulue exemplaire dans sa qualité et démocratique par son accessibilité. Lentrée des sept sites dexposition était gratuit, avec des liaisons établies entre eux par autocars. Ils ont tous été dotés danimateurs, aidés de dépliants et proposant un catalogue complet édité par Images en manoeuvre et bénéficiant dune diffusion optimale. Michel Pezet estime que la politique culturelle doit ressembler à une lame de fond et non à une série de coups déclat. Il a rappelé à loccasion que ce département méditerranéen a toujours été un espace de création du monument et de la sculpture. Le concept de lexposition a pris forme avec lappui et grâce, entre autres, aux compétences et aux libres choix de Michel Bépoix, commissaire de lexpo, et ceux de conseillers et intervenants, tels que Philippe Latourelle, directeur du centre dart Présence Van Gogh de Saint-Rémy de Provence et Philippe Bouchet, historien dart et biographe des quatre cents exposants. SEPT VILLES ET SEPT MATIÈRES SCULPTÉES Dans chacun des sites retenus, sept villes emblématiques du département, pour des motifs culturels ou traditionnels, on a brassé et accueilli des sculptures créées dans autant de matières et matériaux spécifiques, des plus traditionnels aux plus récents. Le verre à Aix-en-Provence (galerie dart du Conseil général), la terre à Aubagne (Chapelle des pénitents noirs), les matériaux divers et techniques mixtes à Arles (musée de lArles antique), le bronze à Marseille (Hôtel du Département), le bois à Saint-Rémy-de-Provence (Hôtel dEstrine), le fer à Salon-de-Provence (Château-Musée de lEmpéri) et la pierre à Vitrolles (Centre culturel Fontblanche). Un objectif était que chacun de ces lieux procure aux visiteurs lenvie daller voir les autres. Le mélange des artistes, dans des techniques différentes, a dailleurs incité et invité les visiteurs à retrouver certains créateurs dun lieu à lautre. Lintention avait été de faire accéder un maximum de gens aux significations que la sculpture contemporaine et ses évolutions ont apportées à dautres expressions esthétiques, notamment en peinture. On a plus particulièrement visé les collégiens, si souvent raillés pour leurs médiocrités marginales. On a pu vérifier quils sont en réalité ouverts aux découvertes qui les émerveillent. Des collégiens dont les conseils généraux sont juridiquement les tuteurs, ce qui correspond à un logique « politique » au meilleur sens du terme. On a voulu aussi sensibiliser des concitoyens et électeurs départementaux, ni forcément cultivés, ni a priori esthètes, bien que la sensibilité artistique, dans le midi méditerranéen soit une seconde nature ! Humbert Fusco-Vigné © visuelimage.com - reproduction autorisée pour usage strictement privé - |
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