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[verso-hebdo]
13-03-2025
La chronique
de Gérard-Georges Lemaire
Chronique d'un bibliomane solitaire

Le Printemps romain de Mrs Stone, Tennessee Williams, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jacques Tournier, « Pavillons Poche », Robert Laffont, 160 p., 8 euro.

De son vrai nom Thomas Lanier Williams, Tennessee Williams est né à Colombus (Mississippi) en 1911. Il a passé son enfance à Memphis et a eu une scolarité plutôt décousue. Il a vite délaissé ses études et a fait un grand nombre de petits métiers. Il découvre son homosexualité assez tôt et l'assume volontiers à une époque qui est peu favorable aux comportements déviants. Il reprend le cours de ses études à l'université d'Iowa et a obtenu un diplôme en 1938. Il s'est mis à écrire des pièces et a rapidement connu le succès à Broadway. Il est allé travailler à Hollywood où il a écrit des scénarios pour des réalisateurs réputés de la Metro-Goldwyn Mayer. Il a reçu une bourse de la Fondation Rockfeller pour ce qu'il a nommé ses « actes uniques ». La première de ses pièces, Le Zoo de verre (The Glass Menagerie) ,qui est représentée a connu un certain succès. Sa bonne fortune sur scène ne s'est pas démentie, et il est devenu célèbre avec des oeuvres comme Un tramway nommé Désir (1947) Une chatte sur un toit brûlant (1951) ou Soudain l'été dernier (1958). Il a composé plus de quarante pièces. En revanche, il a laissé peu de poésie et d'ouvrages romanesques. Il a intéressé un nombre non indifférent de cinéastes qui ont adapté ses créations, comme John Huston, Elia Kazan, Richard Brooks, pour ne citer qu'eux. Et il a aussi souvent écrit pour des réalisateurs. Le prix Pulizer lui a été décerné deux fois, mais il n'a jamais reçu un des grands prix littéraires américains. Sa réussite sur scène et sur l'écran demeure malgré tout dans un registre plutôt scandaleux. Il a rédigé ses mémoires en 1975. Il est mort dans un hôtel à New York en 1983 dans des circonstances mal élucidées.
Le Printemps romain de Mrs. Stone (1950) est plus une longue nouvelle qu'un court roman. La trame est assez simple : une actrice connue et appréciée, Karen Stone, voit sa beauté se flétrir et le nombre de ses engagements pour le théâtre commence à diminuer. Elle est consciente que ses heures de gloire vont bientôt être derrière elle. Elle décide de passer quelque temps à Rome, où elle médite sur ce présent qui lui fait peur et lui procure des idées noires. Son lent déclin est devenu pour elle une véritable obsession. Un beau jour, elle voit un beau jeune homme italien, Paolo, qui lui fait aussitôt perdre la tête. Elle parvient à faire sa connaissance et elle se lance dans une relation intime avec lui qui devient difficile car son amant se révèle peu à peu plutôt cruel et mesquin. Tennessee Williams dépeint avec beaucoup de sagacité les pensées de ses deux protagonistes qui dévoilent leur plus profonde personnalité. Ce qui n'était qu'une petite aventure désirée par chacun d'entre eux pour des raisons très différentes, s'avèrent une mécanique psychologique impitoyable. C'est un peu la marque de fabrique de l'écrivain, qui a tendance à faire le portrait de ses deux personnages en les mettant littéralement à nu et dans des situations peu agréables. Son style, à la fois fluide et concis, ne fait que renforcer ce sentiment de jeu où l'actrice qui ne peut que se nourrir d'illusions auxquelles elle de plus en plus de mal à croire. Ainsi, d'une chronique d'un amour devenu improbable, le récit se change en une sorte de tragédie qui ne prend jamais un tour grandiloquent. Si Karen Stone pourrait paraître à nos yeux une victime de ses rêves d'une jouissance sensuelle - la dernière avant la chute.
Dans ce petit livre, Tennessee Williams dévoile sa capacité de rendre une histoire somme toute banale intense et bouleversante. Mais il ne fait pas pleurer sur le sort de cette femme qui a été tellement adulée. Les sentiments sont présentés comme étant les instruments pour duper l'autre. C'est son dernier combat, sa dernière passion, avant de sombrer dans les enfers de l'âge. Et il a su décrire ce moment si délicat avec une efficacité sans égal.
Gérard-Georges Lemaire
13-03-2025
 

Verso n°136

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