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MARCEL ROBELIN |
La medersa de la Chamaia, la plus ancienne du Maghreb. Belle. Sobre. Sereine. Ilot de silence dans le souk des babouches.
Son patio nu, sans décor, comme placette centrale distribue la circulation.
Le projet consiste à ajouter à la circulation horizontale selon les quatre directions, la verticalité du nadir au zénith "le chemin de la tête" (samt ra's).
Il est intéressant de souligner ici que ces deux vocables, s'ajoutant aux quatre points cardinaux, sont d'origine arabe et signalent l'axe de la transcendance.
Le jardin en est l'archétype que l'on dit jardin de paradis.
"... Le propre du jardin de paradis est d'être un lieu de rencontre entre le divin et le profane, entre l'amour mystique et l'amour charnel. Lieu de plaisir, il est terrestre pour combler les sens du corps, il devient céleste pour satisfaire une quête spirituelle. " *
Pour ce, au centre de cette medersa, rêver un jardin presque immatériel comme une vision fugitive :
ainsi diviser en 4 ce patio selon la partition traditionnelle que commandent les "4 fleuves" en croix réunis au puits central.
Immatériel disais -je. Imaginons pour cela le sol dallé gris pâle, l'évocation des "4 fleuves" faits pour chacun d'eux de feuilles de métal zingué mises à champ (25 cm de hauteur) qui ondulent et s'abouchent au centre.
Couronnant le point central un socle octogonal de métal brillant supporte un disque de miroir comme il captant la lumière zénithale.
Une vue plongeante de la galerie du 1° étage permettra de saisir dans tout son éclat cette hiérarchie qui va du gris au brillant le plus vif.
4 parterres verts complèteront les 4 angles restés vacants.
N.B. J'étudie actuellement une possibilité d'aménagement des 4 côtés de la galerie périphérique du bas de façon que le jardin ne se donne pas au premier regard.
*Eric Ossart et Arnaud Maurières (in Horizons Maghrébins -Paysages et jardins méditerranéens -Presses Universitaires du Mirail -Toulouse 2001)
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