En traduisant sa vérité, sa complexité, ses angoisses et en affirmant son individualité, le rôle de l’artiste est de renvoyer le spectateur à sa propre expérience émotive et à son vécu personnel.
Une grande partie de mon travail porte sur l’individu, sur ce qui le met en question et l’affecte dans sa relation au monde, à autrui ou sur la perception de sa propre personnalité.
Mon travail de plasticienne se compose souvent d’œuvres variées (photos, photomontages, collages etc..) qui interrogent le territoire entre rêve et conscience.
La technique de la photo est souvent prétexte, les photos sont à la fois origines et supports de travail.
Elles sont également le témoignage d’une performance où le mouvement est envisagé comme média. Utilisant mon corps comme médium, je me mets en scène dans des lieux et situations choisies, le corps est envisagé comme présence et espace de l’expérience.
Quelquefois ces photos sont agrandies, modifiées, fragmentées ; les compositions ainsi obtenues donnent une vision plus esthétique à un univers basé sur l’émotion. Elles oscillent entre destruction et construction, intuition et réflexion.
Mes points de repère sont les rencontres, les émotions, les passions ; l’intuition est primordiale , les sensations multiples. J’aime effacer les références par rapport à l’espace et au temps et ainsi créer un osmose entre le regardeur, l’espace et les œuvres.
L’atmosphère de mes installations renvoie à l’universalité de la réalité intime de chacun et vise à transmettre des états émotionnels et sensoriels purs indépendamment de toute considération esthétique. Elles intègrent des éléments de vie, l’image se fait matière première, objet de travail et de rituel.
Je m’interroge sur les possibilités que m’offrent le monde actuel, en terme de sources d’inspiration et d’imagination et je les expérimente. Je ne cherche pas à intéresser par ma spécificité culturelle. Je tiens à exister dans le métissage, la diversité et la multiplicité.
Ce travail artistique n’a pas pour objectif de dépasser les mouvements sociaux, intellectuels ou même politiques, beaucoup plus qu’un regard sur la société il s’apparente à une profonde contemplation des capacités physiques et intellectuelles de l’homme.
Patricia K. Triki