Faust d'Alexander Sokourov :
par Julian Starke
C’est là que le film s’arrête, en forme de question suspendue.
C’est comme si la représentation de l’enfer est permise car elle ne correspond à rien d’aussi mystérieux ou fabuleux que celle de l’âme.
La matière, primordiale dans cette peinture du purgatoire, composée de plans sur la roche et la mousse, est très importante dans tout le travail de Sokourov.
Il se dit d’ailleurs plus proche de la sculpture que de toute autre forme d’art.
Delbonnel nous explique que « lorsqu’un doigt appuie sur un cylindre de matière molle, sa forme apparait à l’opposé, c’est ça qui l’intéresse, la conséquence et la répercussion des gestes, l’empreinte d’un doigt. »
Cherchant à susciter un maximum de réflexion, le réalisateur va enfoncer son doigt dans la matière, dans le spectateur et la marque laissée sera différente en fonction des propriétés de cette matière.
Cela fait penser à Proust qui nous fait lire à l’intérieur de nous-même en lisant ses romans, les sens sont éveillés, stimulés pour laisser une trace indélébile.
« Il y a des grands films qui vous font rire, d’autres vous inondent de larmes, enfin, certains, trop rares, qui changent votre vie, Faust est l’un de ceux la » disait Darren Aronofsky lorsqu’il remit le lion d’or à Sokourov à la Biennale de Venise en 2011.
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