Une biennale pour l'architecture
par Giancarlo Pagliasso
De la même manière, Norman Forster (avec la collaboration d’Iyorypress, de l’artistes Charle Sandison et du metteur en scène Carlos Carcas) a imaginé Gateway, un double récipient composé d’une entrée à la fois couloir, qui plonge dans une atmosphère obscure, parcourue par un fleuve de noms d’architectes et de constructeurs de toutes les époques qui fluctuent, lumineux et mobiles, dans l’espace, alors que sur les murs se trouvent de grandes photographies d’espaces architecturaux, cités et édifices (de l’Occident à l’Orient), placé en contrepoint social et historique pour marquer l’interaction entre les milieux construits et les dynamiques sociales, du changement et de la permanence.
Un « Common Ground » contextuel circonscrit aussi les projets pour la Ruta del Peregrino au Mexique et le Novartis Campus de Bâle. Dans le premier cas, il s’agit d’harmoniser dans une clef symbolique et fonctionnelle une série de structures logistiques et religieuses le long du parcours du pèlerinage jusqu’à la Vierge de Talpa (117 km), dans le second, de repenser l’insertion d’une zone privée dans un ensemble urbain comme si c’était à son tour une petite ville.
Les solutions adoptées par le groupe d’architectes et d’artistes de la Ruta (Ai Weiwei, Luis Aldrete Arquitectos, Tatiana Bilbao, Christ & Gantenbein, Detlekamp Arqchitectos, Alejandro Aravena, Godoylab, HHF architecta e Rozana Montiel) font se jouxter imagerie et écologie pour contrebalancer des intérêts sociaux et économiques dans la ritualité de l’événement dans un respect et une valorisation équilibrés du territoire, sans omettre l’intention de fournir des conditions meilleures de sûreté et de confort au chemin des pèlerins.
Vittorio Magnano Lampugnati a coordonné le plan masse du projet Novartis, en rationalisant les espaces et les bâtiments dont la réalisation engagera de nombreuses études (de chippetfield à Frank O’Gerby plus que Peter Märkli ou Herzog & de Meuron, etc.) à la dimension préindustrielle des parcours presque tous pédestres, pour souligner la déqualification productive du site et sa destination : une aire de recherche, d’innovation et de communication.
Là où la contextualité s’oriente vers la divergence des intérêts, les synergies se limitent et la conflictualité devient le territoire commun entre commission, entreprise et logistique, en mettant l’un contre l’autre les trois sujets qui devaient mener à bien la réalisation. L’installation de deux architectes suisses souligne cet aspect en mettant en avant un petit nombre de modèles réduits constructifs accompagnés de pages des journaux qui ont suivi l’évolution complexe et contradictoire du débat à propos de l’avancement et de la conclusion des travaux.
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