Peter Klasen
par Amélie Adamo
Peter Klasen. Eloge de l'Anticorps.
« Mon rapport à la ville est
conflictuel, donc productif : il débouche sur des
réponses créatives. En repérant les objets de notre
environnement, en les arrachant de leur utilité fonctionnelle et en
les traduisant avec les moyens spécifiques de la peinture,
j’ai développé un langage qui développe des
anticorps permettant de résister aux agressions de
l’existence ». Peter Klasen 1973.
Entre la galerie Pallade et Confluence(s) (IUFM), l’œuvre de Peter Klasen est à l’honneur à Lyon. Depuis le mois de mars, deux expositions montrent les travaux récents (gouaches et toiles appartenant aux White Spaces et Lost Landscapes) mais aussi des pièces plus anciennes, comme les Fragments ou les œuvres appartenant au cycle Life is beautiful. Ce parcours est l’occasion de ressaisir, dans sa dimension historique, ce qui constitue la singularité du style de Klasen
Aux racines de son œuvre ? Les fléaux de l’Histoire : gangrènes de mégapoles rongées par la solitude et l’angoisse, métastases industrielles qui contaminent les libertés individuelles et menacent la vie humaine. Une maladie que Peter Klasen inocule tel un vaccin dans le corps du tableau, utilisant images et objets issus de l’environnement urbain. Démiurge sociologue, recréateur des mémoires de l’Histoire, sismographe des tectoniques humaines et variations des temps modernes, il façonne ainsi la glaise noire du Réel.
Mais ce réel ne ressurgit que métamorphosé, sublimé, distancé par les moyens de la peinture. Une peinture efficace qui agit comme un anticorps et résiste aux agressions du monde extérieur : en favorisant la guérison des blessures et des peurs, en contribuant à la survie des désirs et à l’ouverture des consciences. Logique de l’anticorps qui n’a cessé de se réinventer au fil du temps, comme en témoigne la place centrale du corps féminin dans l’univers de Klasen. Thème intime, obsessionnel, omniprésent (fut-il parfois refoulé), qui ressurgit dans un vocabulaire personnel dont l’évolution est liée à l’histoire personnelle de l’artiste et aux mutations de la société.
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