ID : 64
N°Verso : 67
Dossier Simon Lane
Titre : Juste à la fin de l'année dernière...
Auteur(s) : par Nathalie du Pasquier
Date : 30/03/2013



Juste à la fin de l'année dernière...
par Nathalie du Pasquier

Juste à la fin de l’année dernière, Simon Lane est mort. Simon, un ami de beaucoup d’années, un de ces témoins de notre jeunesse, nous avions le meme âge. Connu en 1980 à Milan, il était venu pour rencontrer Sottsass dont il avait vu publiés des dessins, Sottsass n’était pas encore si connu, Memphis n’était pas encore apparu au firmament des mass-medias, Simon avait du nez outre que du style.

      Revu à Londres, à Lucerne, à New York, à Rio, à Dublin, à Paris, à Venise..., qui sait pourquoi en tant d’endroits, je ne suis pourtant pas un globe trotter, mais lui oui, il avait habité dans beaucoup d’endroits.

      Pas beaucoup fréquenté mais jamais perdu de vue, toujours aimé. Il n’était plus revenu à Milan après son départ précipité en 1982, ou était-ce 1983? La dernière fois que je l’ai revu en 2011 c’était à Milan de nouveau.

      Simon au Caffè Milano qui déclame son quotidien, si élégament, avec tant de drôlerie, Simon qui prend à parti les Milanais du design qui ne comprennent pas trop. Simon qui nous faisait mourir de rire. Simon qui avait habité pour presque une année à Milan et on se voyait souvent meme si on avait des vies très différentes, Simon qui allait aux courses à San Siro avec son ami Giorgio, Simon qui écrivait des histoires et des poesies, qui racontait n’importe quoi et ça avait du sens, du sens contraire, du sens comique quand il le racontait comme personne au monde. Simon si décalé. Simon qui dessinait aussi, Simon bien habillé, costume pied de poule. Simon l’Anglais, distant et chaleureux en meme temps.

      “Voilà, j’ai brisé la règle du jeu en parlant d’une maladie à table, au moins je n’ai pas parlé de politique ni de religion et je n’ai pas non plus raconté un rêve puisque ce n’était pas un rêve du tout.”
      
Je viens de relire “True Blanc” un texte écrit en 2008, il me semble que la dernière prase de cette histoire, c’est Simon qui s’en va, toujours décalé, comme si cétait une autre histoire.

Nathalie Du Pasquier
Milan, 16 janvier 2013

 




 
 
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