Fabian Marcaccio : la mutation de la peinture
par Giancarlo Pagliasso
Des considerations d’ordre sociologique sont présentes dans huitpetites œuvres (toutes de 28,5 x 33,9 cm): ce sont des dessins digitaux executés sur I Pad, technique de transpositions graphique que l’artiste a souvent utilisée ces derniers temps.
A part Altered, qui est un inventaire de tous les modes stylistiques de Marcaccio, où transparaît sa reference constante au monde figurative pop, Drone et Fallujah font clairement allusion à la guerre en Irak, alors qu’il renvoie à l’univers politique et fiancier globalise, avec Reagan-Tatcher et Fortune 500 (en pratique, une version dans le genre bande dessinée du tableau homonyme). Enfin, Global Zombie, Sings et I Limo Pad semblent s’attacher à la vie métropolitaine à travers la lentille de la sous-culture des bandes dessinées et des films de série B.
Ces travaux donnent toutefois la sensation que, par la radicalité de l’approche « déconstructionniste », Marcaccio semble s’orienter vers une reconsideration de la forme, justifiée en partie comme exigence des articulations narratives inscrites directement sur le corps d l’œuvre. ‘est ce que suggére l’installation Drag (2013), qui se développe en faisant courir sur un mur de la galerie un « tableau » de stuc coloré (48 x 46,5 cm) une trainée multicolore, comme s’il s’agissait d’une comète en mouvement. Le contact avec le mur, alors que se consume le bloc de matière plastique, sédimente son parcours et en rend visible l’histoire, rendantle trajet comme mémoire du temps observable. Le long de cette affabulation persistante, inscrite dans l’évidence du démembrement « physique » de l’œuvre, la figuration émerge, se profilant timidement et encore de façon problématique.
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