La bibliothèque de l'amateur d'art
par Gérard-Georges Lemaire
Comment j’ai cessé d’être juif, Shlomo Sand, « Café Voltaire », Flammarion, 144 p., 12 €.
Le dernier essai de Shlomo Sand fera grincer bien des dents. « Comment j’ai cessé d’être juif » est un livre sulfureux. Il commence par une analyse de la judéité en Israël -, affaire on nepeut plus compliquée et pas aisée à démêlée. Puis il s’attaque au problème de l’identé. Si l’identité juive n’est pas exclusivement religieuse, quelle est-elle ? Et il tente d’apporter un début de réponse en évoquant de grands écrivains ou des historiens. Mais là, rien de concluant en somme : il y a ceux qui ont oublié leurs origines, comme Tristan Tzara par exemple, et d’autres non. La culture ne peut pas expliquer le phénomène. Le passé est une sorte de boulet attaché à la jambe de chaque juif. Après, à lui de l’assumer ou non. L’auteur raconte toute cela avec beaucoup de sagacité et aussi en connaissance de cause, non pas parce qu’il est Juif et Israélien, mais parce que sa langue maternelle est le yiddish, une langue désormais presque disparue et qui ne recouvre plus aucune réalité. Autrefois, renoncé à la religion hébraïque, c’était s’exclure de soi-même de la communauté. Aujourd’hui c’est une toute autre affaire. Etre Juif c’est quoi au juste ? Et se reconnaître comme tel, qu’est-ce que cela signifie à une époque où un juif peut être laïc et resté juif ? Ce livre n’apporte pas vraiment une réponse et ne fait qu’accumuler les questions. Car autant de Juifs autant de questions. C’est, d’une certaine façon, ce qu’enseigne - paradoxalement - le Talmud !
précédent 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38
- Tyszblat ou l'équilibre instable
par Jean-Luc Chalumeau - Tyszblat, repères biographiques
- Le défi du Jazz
par Francis Hofstein