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actualités des expositions
Rayures dans la mer, tâches dans la savane : atelier créatif de Laura Mertz
Samedi 29 février du 15h au 17h
Atelier créatif + goûter à Coutume (12€)
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Quentin Garel
et RENCONTRES DE BAMAKO
exposition photo
MuséOthérapie, l’Art de se sentir bien !
Conférence Samedi 8 février à 15h :
« Art détox »
Estelle d’Almeida, chef de pr...
Ariane Loze - Une et la même
Fabien Tabur présente Buisson Ardent
ERWIN WURM Photographs
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GROUP SHOW : 1970-1990, Regards sur la création havraise
Jusqu’au 22 février 2020
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GROUP SHOW : L’œil et la nuit
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SOLO SHOW : Horizons
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[verso-hebdo]
18-04-2024
La chronique de Pierre Corcos À propos d'une collection d'art brut La chronique de Gérard-Georges Lemaire Chronique d'un bibliomane mélancolique
La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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Soutine/DeKooning, la peinture incarnée |
La dernière exposition De Kooning en France a été celle du centre Pompidou en 1984 : aucune allusion n'y était faite à un lien quelconque entre le hollandais devenu new-yorkais et Soutine. De même, en 1992, le livre d'Edwin Denby analysait la peinture de De Kooning sans y voir la moindre relation avec celle du lituanien parisien. En 1994 encore, Philippe Sollers réservait un chapitre à De Kooning dans sa Guerre du goût. Il évoquait de manière étrange Soutine page 124 : « Saint Matisse, priez pour nous. Et vous aussi bienheureux et martyr Soutine. » Puis, page 139, il évoquait un De Kooning de 52 ans en ces termes : « A plusieurs reprises, maintenant, De Kooning cite un nom : Rubens. » Or voici que le musée de l'Orangerie présente, jusqu'au 10 janvier 2022, une exposition « Chaïm Soutine/Willem de Kooning. La peinture incarnée » qui ne laisse pas de surprendre. Ce titre est emprunté à Georges Didi-Huberman qui développait en 1985 une analyse passionnante du « Chef d'oeuvre inconnu » de Balzac, mais sans la moindre allusion à Soutine ou De Kooning. La directrice du musée de l'Orangerie, Cécile Debray avait cependant d'excellentes raisons d'initier ce projet : dans le cadre d'une relecture contemporaine de l'art américain d'après guerre, pourquoi ne pas profiter des déclarations de De Kooning en 1977, parvenu à 72 ans, à l'occasion d'une visite de la Barnes Foundation. Déclarations selon lesquelles, pour lui, « les Soutine avaient un rayonnement qui provenait de l'intérieur des peintures - c'était une autre lumière ».
De Kooning avait dix ans de moins que Soutine et ne l'avait jamais rencontré. Il n'empêche : l'une des commissaires, Claire Bernardi, profite d'un article du critique David Sylvester dans le New York Times du 12 avril 1959 dans lequel, pour la première fois, était proposée l'idée d'une influence directe de Soutine sur De Kooning. L'auteur citait en particulier les paysages de Céret par Soutine, exposés au MOMA en 1950, et vus alors par de Kooning « qui pourraient bien avoir influencé les peintures des Woman ». David Sylvester affirme que cette filiation lui a été confirmée par De Kooning lui-même, et Harold Rosenberg a surenchéri en affirmant qu'il y avait dans la peinture de Soutine « un potentiel que De Kooning aurait « exploré et accompli ». On veut bien l'admettre. Mais une autre commissaire, Simonetta Fraquelli, a sans doute aussi raison de suggérer que le Hollandais était beaucoup plus marqué par Rubens, son compatriote, que par Soutine. A propos de la picturalité de Rubens, il avait écrit dans un article (« The Renaissance and order ») : « La chair est la raison pour laquelle la peinture à l'huile a été inventée ». Tout, pour lui, était un problème de chair, comme pour Frenhofer, et voilà qui justifie donc le titre de l'exposition.
On y voit en particulier la célèbre Woman 2 de 1952, prêtée par le MOMA. Les Women numérotées sont la véritable réponse à la question « what Abstract Art Means to me ». Woman 1 et 2 affirment avec insolence la présence d'une figure. De Kooning, réputé expressionniste abstrait depuis Excavation en 1950, refuse de se laisser enfermer dans un style ou une manière, et être défini comme « abstrait » ne signifie pas grand'chose pour lui. Les Women contiennent des jeunes filles que le peintre voyaient passer depuis sa fenêtre de Greenwich Village, des mères assises sur les bancs du parc de l'East Side, une madone vue sur une reproduction, plus, confiait-il à Harold Rosenberg, « le rictus des idoles mésopotamiennes ». De Kooning consacra près de deux ans à ses premières women, après quoi il arracha la toile de la n°1 pour la mettre au rebut. Ce fut l'historien de l'art Meyer Schapiro, en visite dans l'atelier, qui l'arrêta de justesse et obtint qu'il la déclare, comme les suivantes, « finie », c'est-à-dire « à ne pas détruire ». Sa démarche consistait à refuser toute espèce de style et à se tenir à l'extrême limite entre forme et informe. Avec tout de même de voluptueux coups de pinceau qui venaient évidemment bien davantage de Rubens le sensuel que de Soutine le torturé, le « martyr ».
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