Claude
Gazier ne peint que des vedettes du bon vieux
cinéma d’autrefois, qu’il
détaille en couleur et avec tendresse,
récemment en anamorphose, déployant
un savoir faire qui a notamment épaté le
psychanalyste Patrick Lemoine, dont le commentaire
est éloquent : « Le chef est d’oeuvre
et l’oeuvre est d’art, s’ils
font rêver et moi, ce qui me fait rêver,
c’est ce qui me ramène à mon
panthéon personnel. Aux dieux toujours
vivants de mon enfance, ceux qui ont veillé sur
mes jeunes années, les ont enchantées
comme tant de mes contemporains : Marilyn-Vénus,
Humphrey- Vulcain, James-Cupidon, Burt-Jupiter,
Grace-Diane, Rita-Junon, Gary-Apollon, et tant
d’autres précieusement conservés
dans le tartare de ma mémoire. Simone-Minerve
n’a pas quitté le casque d’or
de mes fantasmes et Marlène est à jamais
divine. Tous n’attendaient qu’un
signe pour ressurgir sur la toile de ma conscience…» Ce
signe, c’est Claude Gazier qui l’a
adressé à tous ceux qui aiment
indistinctement la peinture et le cinéma. •
Note
de lecture :
30 000 ans d’art (Phaidon)
André Malraux aurait été ravi par cet énorme
livre (1064 pages grand format 297x 297 mm) qui lui aurait permis de multiplier
les rapprochements vertigineux dont il avait le secret. Il aurait pu, par
exemple, associer telle statuette étrusque d’Aphrodite (350
avant Jésus Christ) à la mystérieuse stèle
de granit dite Raimondi, une des plus belles de la culture andine de Chavin
(350 avant JC)…
Peut-être aurait-il cependant moins apprécié les textes
que les images : rédigés par une équipe d’éditeurs à partir
des choix de savants conservateurs de grands musées, elles paraissent
souvent un peu sèches. Il faudrait donc feuilleter ce bel ouvrage
tout en relisant les Voix du Silence : plaisir et émotion seraient
ainsi garantis. Signalons un aspect très remarquable de cette prouesse éditoriale
: elle est proposée pour moins de cinquante euros. Enfin, le sous-titre
n’est pas usurpé : « L’histoire de la créativité humaine à travers
le monde et le temps ». •
J-L C. |