« Ce quelle faisait avant, cétait mieux
»
Un ami historien dart à ma galeriste, 2001
« Arrête avec Odessa ! Tu te fais mal ! Tu nous fais du mal ! »
Ma mère, mon père, 1999
«Ça alors, cest vous Anne Gorouben
Avec votre histoire dOdessa, je vous prenais pour une vieille femme ! Mais vous êtes une punkette
»
Yves Michaud, philosophe, 1999
« Jai un problème avec toi, tu parles trop
plus tard
Cest idiot, jai oublié mon magnétophone, il aurait fallu que je tenregistre
»
Françoise M., une amie critique dart, 1996
« Tu comprends, moi je vois le tableau, ce que tu me racontes, ça ne me regarde pas. Cette histoire, que le paysage cest son rêve davenir. Moi je vois que tu es hors sujet, le sujet, cest la rue
»
Mon ami Itzhak G., historien et critique dart, 2007-06-01
« Mais dites-moi excusez moi mais, vous arrivez à en vivre? »
Des gens
« Dites, je voulais vous demander, vous avez une cote, quoi, une cote dartiste; vous êtes cotée? »
Mon marchand de journaux
« Vous vivez difficilement de votre peinture, pensez positivement, enfin ! Prenez un travail à mi-temps, caissière à Monoprix par exemple et vous aurez lesprit tranquille pour peindre ; et arrêtez de vous plaindre
»
Docteur N., dermatologue, Institut Pasteur, 2003
« Alors ton exposition, comment ça va, tu travailles?
»
Mes grand-mères, ma grand-tante, mes cousines
« Il est en réunion, impossible de vous le passer, rappelez dans dix minutes. »
plus tard
« Il est en ligne, mais dans cinq minutes
»
Secrétariat dArt Press, 2005
Dans le courrier que je lui avais envoyé il y a deux mois javais mis une enveloppe timbrée pour le retour.
« Rappelez donc Richard L., pour linstant il est en réunion, mais dans dix minutes
»
Secrétariat dArt Press, 2005
« Daccord, on ta fait du tort, ET ALORS
»
Isabelle d. M., Comité dorganisation de la Biennale dIssy, 1999
« Mais puisque je vous dis que votre dossier, je lai cherché, quil est nulle part ici je vous lai déjà dit. Euh, attendez, cest peut-être CE CHOSE LA, sur mon bureau
»
La responsable des relations culturelles avec lUkraine à lAFAA, 1998
« Je suis désolée que votre oeuvre ait été volée ; mais vous savez, celle quon vole cest toujours celle qui plaît
»
Simone B., Directrice de la Cité des Arts, 1989
« Vos monotypes avec vos personnages, vous pourriez trouver un autre thème : des joueurs de rugby par exemple
»
Philippe D., historien et critique dart, 1994
« Mon talent vaut bien le vôtre ! »
Rebecca M., psychanalyste lacanienne (sur la question de ses honoraires), 2000
« Tu travailles au pastel sec ? Cest très séducteur comme technique
»
Ma voisine Marina F., peintre, 1992
« Mais tu fais complètement fausse route, tu te plantes avec le pastel !
»
Mon amie Edith D., peintre, 1987
« On ne devient pas Marilyn, on lest !
»
Lucien Durand, galeriste, 1987
« Après la chute du Mur, vous construisez un mur de chutes
»
Marie-José M., philosophe et historienne de lart, 1996
« Mais quest-ce quelle fait avec les S D F ? faut quelle aille à Disneyland !
»
Un étudiant de lEcole des Beaux-Arts de Nantes, 2007-06-01
« Elle fait des photos, elle fait des photos !
»
Une vieille musulmane se cachant le visage à mon arrivée au café, 1983
« Tu es une drôle dartiste, tu es comme vieux chinois qui dessine toujours mêmes poissons dans même aquarium
»
Géorgui Pinkhassov, photographe, 1988
« Vous comprenez, chère Anne, vous êtes une artiste inclassable, avec vos références littéraires, on ne peut pas vous caser, vous embêtez les critiques
»
Gérard-Georges Lemaire, historien dart et écrivain
« Et bien tu sais, Anne, quand je suis arrivé le Permanent ma dit quil y avait quelquun qui faisait des portraits, mais moi, ça mintéressait pas alors je suis allé manger. Quand je suis passé dans le salon, jai vu que tout le monde était dans le jardin et toi tétait là complètement déprimée toute seule, jme suis dit que je pouvais pas te laisser comme ça et jai posé. Et bien tu vois, dabord la conversation cétait drôlement sympa, mais quand tu mas montré le dessin, je me suis rendu compte que ça faisait bien longtemps que je métais pas regardé. Et pour ça, Anne, je te remercie
»
Josian, Foyer dhébergement Emmaüs, Sainte Anne, 2000
« Vos dessins sont magnifiques, cest remarquable. Moi ces gens je ne les vois jamais comme ça, apaisés, je les vois dans lurgence ; vous leur rendez toute leur dignité. Venez faire un carnet de route au samusocial, son histoire en dessin, vous avez toute votre place ici !
»
Xavier Emmanuelli, 2004
« Vraiment je ne comprends pas : quest-ce que tu attendais de lui ? Tu ne sais pas quil ny a rien à attendre ? Quil ta demandé de venir, oui daccord, quil ne soit jamais monté voir à létage ce qui se passait en trois mois, cest comme ça pour eux. Les pauvres cest quand il y a des journalistes
»
Une amie travaillant dans le social dans le 94, 2007
« Daccord, cest sûr, tu comprends ; mais quand tas fini tes dessins, toi, tu rentres chez toi
»
Claude, foyer dhébergement Emmaüs, Sainte Anne, 2000
« Vous ne pensez pas quon peut vous reprocher de faire de largent sur le dos des pauvres?
»
Une jeune journaliste stagiaire sous influence à Libération, 2006
« Pourquoi tu tattaques à des sujets si durs, on dirait que tu les cherches et tu persistes et tu ne vends rien parce que qui va tacheter un portrait, en plus de S D F
»
Anne Gorouben, peintre, 2007-06-01
« Vous nêtes pas une artiste inconnue, vous êtes une artiste méconnue : il faut faire un livre. Trouvez un mécène, avec trois cent mille francs, on fait un livre
»
J.L.C., critique dart, 2003
« Vous dessinez des gens qui attendent ; en fait, vous êtes perdue
»
Jean-Pierre Ostende, écrivain, 1999
« Votre mot ma profondément touché, sachez-le. Il sagit là de ces signes dont on a un tel besoin
»
Courrier de Jacques Derrida, 1990
« Cest formidable, lorsque je me mets à repenser à toutes ces paroles que lon ma dites pour maider dans la vie, je me rends compte que je noublie pas beaucoup, et cela forme un étrange mélange, cela dessine joliment ce qua si bien nommé mon amie Nancy* : un autoportrait à la gueule de bois
»
Anne Gorouben, peintre, 2007
* Nancy Sulmont, artiste-lithographe (le petit jaunais)
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