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[idées]
24-10-2014

Pierre Furlan
Jeff Koons sans ironie

koonsCertes, les gamins des écoles m’ont paru séduits par les immenses ballons et autres images qui semblaient sorties de bandes dessinées idéalisées, mais moins enthousiastes que les adultes qui, en grands enfants (« N’ayez pas honte d’être des kids, » leur criait l’expo), se servaient de ces objets miroirs pour  prendre des selfies.



koonsPour ma part, j’arrivais de la foire d’Etat de Californie où je venais d’admirer des vaches et des cochons qui auraient pu être reproduits ici, d’une foire où j’avais également trouvé une foule ordinaire et de nombreux stands bariolés, débordant de fritures et de sucreries, devant lesquels les visiteurs se prenaient volontiers en photo.

 

koonsDans l’expo du Whitney, c’étaient donc surtout les adultes qui semblaient s’émerveiller et s’amuser devant leur enfance en partie retrouvée, comme ils l’auraient fait d’une autre manière dans cet autre grand Disneyland qui s’appelle Las Vegas où, là aussi, on leur présente non seulement le spectacle grandiose, kitsch et irréel d’une vie ordinaire transfigurée, mais aussi des imitations de la sculpture italienne semblables aux bustes que Jeff Koons et la Cicciolina ont fait exécuter d’eux-mêmes en marbre de Carrare. J’ai dit Vegas et Disney, car Koons se situe bien dans la lignée de Walt Disney, celle de l’Amérique pure. Il en est l’héritier spirituel. Après tout, son entreprise qui regroupe plus d’une centaine d’employés – dont une vingtaine seulement pour les aspects commerciaux – crée comme celle de Disney des objets féeriques. Koons ne touche plus un pinceau depuis longtemps : il a engagé des peintres et des sculpteurs, des ingénieurs et des ouvriers très qualifiés qu’il conçoit comme des techniciens mais qui peuvent bien, eux, se prétendre artistes si ça leur chante. Ils ne le seront que lorsqu’ils auront vendu des œuvres sous leur nom ou leur marque à des collectionneurs ou des galeries. Jeff Koons, qui se présente volontiers désormais comme un chef d’entreprise ‑ costume cravate et chaussures fauve étincelantes, sourire Hollywood spearmint gum –, a tout simplement réussi, et il le dit. Superbe maison, femme adorable, plusieurs enfants (y compris celui qu’il a eu avec la Cicciolina, mais c’était l’époque douloureuse avant qu’il n’arrive en Amérique), riche parmi les riches, heureux, c’est pour ainsi dire un retraité du monde et, made in Heaven, c’est depuis le paradis qu’il nous parle. Un paradis sans doute à notre portée si nous nous acceptons et si nous acceptons le monde qui nous entoure.

koonsOui, il nous parle du ciel que touchait déjà du doigt le plus grand « artiste » de la culture populaire américaine du XXe siècle, Walt Disney, inventeur de Mickey, de Minnie, de Donald Duck et de tous ces êtres de rêve que perfectionne aujourd’hui Koons.
         Quant à l’art européen, mon Dieu, laissons-le avec ses doutes, son imperfection, son besoin d’ironie, sa soif de savoir ce qu’est l’humain. Une recherche fatigante, à la fin, trop marquée par la faute et l’expiation. Nous aussi, nous aurions envie de nous reposer et de mâcher du chewing-gum. L’Europe reste engluée dans sa quête douloureuse, dans son passé meurtrier, et il faut toute la force d’un Anselm Kiefer pour en saisir encore un peu le sens et le souffle. Imperfection, doute, lutte… la vie, quoi, dans ce qu’elle a de trop réel pour les piétons que nous sommes. Et de rêve aussi, mais pas en plastique. Pas de fleurs gonflables pour nous. Nous ne sommes pas tout à fait morts.

Pierre Furlan
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Christophe Cartier au Musée Paul Delouvrier
du 6 au 28 Octobre 2012
Peintures 2007 - 2012
Auteurs: Estelle Pagès et Jean-Luc Chalumeau


Christophe Cartier / Gisèle Didi
D'une main peindre...
Préface de Jean-Pierre Maurel


Christophe Cartier

"Rêves, ou c'est la mort qui vient"
édité aux éditions du manuscrit.com
     
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