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[verso-hebdo]
19-12-2024
La chronique
de Gérard-Georges Lemaire
Chronique d'un bibliomane solitaire

Le Songe de Botticelli, Stéphane Toussaint, Hazan, 158 p., 23 euro.

Stéphan Toussaint s'est employé dans cet essai à nous présenter un autre aspect de la figure et de l'oeuvre de Sandro Botticelli. Il part d'une composition célèbre, Maris et Vénus (entre 1475 et 1485) conservée aujourd'hui à la National Gallery de Londres. On y voit Vénus, triomphante et superbe allongée de face à Mars endormi. D'aucuns y ont vu une représentation du mariage d'Alexandre et de Roxane en s'appuyant sur l'Hérodote de Lucien de Samosate. Mais ce qui trouble ici, c'est la présence de ces satyreaux, dont l'un souffle de la corne dans l'oreille de l'homme assoupi. Cette introduction de ces petits personnages issus d'une mythologie plutôt facétieuse et ironique, qui rompt classique de l'ensemble. Botticelli a vécu à l'époque du règne des Médicis et à celle du néoplatonisme de Marsile Ficin et de son cercle.
Mais l'auteur s'oriente sur une autre question, qui part d'un rêve qu'aurait fait le peintre où il se marie. Examinant de nombreux détails, tout en recherchant des sources littéraires du Moyen Age, en relisant De Amore de Marsile Ficin et les nouvelles de Boccace, en puisant dans la poésie grivoise de l'époque de l'artiste, il en vient à donner une interprétation érotique de l'ouvrage. Il note, entre autres choses, que des postures physiques et des gestes de la Vénus (qui ne saurait être autre que Simonetta Vespuggi (la maîtresse présumée de Julien de Médicis, le frère de Laurent, dont Piero di Cosimo a fait le portrait), qu'ils auraient des significations explicitement érotiques.
Il déroule ensuite le fil d'Ariane de cette hypothèse en s'appuyant sur des sources anciennes, mais aussi sur les travaux de ses grands prédécesseurs. C'est très séduisant et peut-être plausible. Mais est-ce là la vérité de ce tableau des plus emblématiques ? Je me garderai bien de trancher. C'est en tout cas une recherche qui mérite d'être lue et méditée. L'érudition de l'auteur doit être saluée.




De l'un-précis entre chair iconique et écriture de lumière, Esther Ségal, L'Harmattan, 220 p., 22 , 50 euro.

Esther Ségal est une artiste qui mériterait d'être mieux appréciée qu'elle ne l'est actuellement. Ses tableaux sont réalisés par le moyen de la photographe. Toutefois, elle puise une partie de son inspiration dans la peinture ancienne. pour reformuler une nouvelle forme de figuration. Quand je l'ai connue, elle travaillait dans une autre direction : elle usait de la monochromie. Et couvrait ses compositions abstraites de petits points qui formait une sorte d'écriture qui semblait être un braille pour le regard. Elle en reprendra de temps à autre le principe. En somme, son oeuvre est complexe et explore différentes régions plastiques.
Elle est également auteur de livres. Celui-ci est essentiellement une étude sur la photographie. Celle-ci est d'abord une interrogation sur le flou, qui est généralement considéré comme un défait. En explorant cette question, elle a pris conscience qu'il n'en état rien. C'était la révélation de l'invisible. Et pour rendre cette intuition plus ta Elle cite de nombreuses sources de l'Evangile de Jean à Victor Hugo. Aussi curieux que cela puisse sembler, elle prend pour modèle la vérité de l'apôtre Judas, le traître, qui devient à ses yeux le flou par excellence. Dommage qu'elle ne se soit pas référée à L'Evangile de Judas , texte apocryphe qui fait de Judas l'exécuteur de la volonté de Jésus, pour le porter à la mort charnelle et à la résurrection céleste.
De là, elle décline avec une réelle virtuosité le sujet et passe par le voile de Véronique et l'écriture hébraïque, parmi mille autres choses. C'est très érudit, mais surtout le fruit d'une pensée qui échappe à tous les sentiers battus. C'est une recherche passionnante et qui ne peut qu'ouvrir aux lecteurs des abysses de réflexion qui ne sont pas ésotériques, mais prometteurs d'une vision nouvelle qui fait entrer le flou dans une optique bien différente et révélatrice d'une dimension indispensable pour comprendre la pensée et l'esthétique de notre temps.




Les Cahiers de Tinbad n°17, 128 p., 17 euro.

On aurait pu croire que le temps des revues était passé. Loin L'arc de ses intérêts est large car il s'en faut. Et la revue Tinbad en est la preuve. Sur la couverture, il est indiqué : « littérature / art / politique » - heureusement, la politique y tient une maigre place.
En revanche, le cinéma y est, dans ce numéro, Le cinéma y est très bien représenté. Il y a par exemple un entretien avec Jean-Luc Godard. Philippe Sollers y a une notice nécrologique, un peu trop brève à mon goût : Olivier Rachedt s'ingénie à « évoquer » la figure de Depardieu. Pierre Guglielmina y présente les lettres de Neal Cassady.
La poésie y a aussi une place non négligeable avec le long poème de Julien Bielka manifestement inspîré par les Cantos d'Ezra Pound. Il y a aussi deux inédits d'auteurs du passé : les « Ten Best Books  » de John Cowper Powys, publiés en 1916. Et puis on trouve « Pyramides » d'Herman Melville, écrit en 1856 lors d'un périple qui l'avait mené en Terre Sainte. Et il y a encore bien d'autres surprises. Voilà donc une publication vraiment digne d'intérêt.




Eruption, Michael Crichton & James Patterson, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christel Gaillmard-Paris, Sébastien Guillot & Renaud Morin, Robert Laffont, 448 p., 23 euro.

Deux auteurs célèbres de best-sellers américains se sont associés pour écrire cet énorme ouvrage. La mort de Crichton en 2008 n'a mis un terme à la conception de ce roman : sa veuve s'est chargée de terminer cette tâche. Toute l'histoire tourne autour de la question des éruptions volcaniques de la region d'Hawaï. Racgelk Sherill, une vulcanologue réputée, décide de visiter le jardin botanique de Hilop dirigé par Theo Nakamura. Elle constate bientôt d'étranges tâches aux pieds des arbres qui l'inquiètent beaucoup. On fait évacuer le site. John MacGregor, responsable de l'Observatoire volcanique de Hawaï, un grand spécialiste de la question des éruptions, remarque que quelque chose de grave se prépare. La dernière catastrophe a eu lieu en 1984 et MacGregor explique les mesures qui ont été mises en place alors. Des observations sont faites avec des moyens conséquents. On finit par comprendre que c'est le Mauna Loa qui est en train d'entrer en éruption.
En fait, il n'y a pas de véritable intrigue, mais la description d'une nouvelle catastrophe qu'il va s'agit de d'affronter. Le lecteur est invité à suivre toutes les opérations que les savants et que les experts doivent réaliser. Le récit s'étire en longueur et le style est plutôt relâchée. C'est en somme la représentation d'un événement hors-norme qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour l'île, mais même à l'échelle mondiale. C'est donc là une sorte de thriller que la science moderne s'efforce de contrecarrer. Cela est un genre qui rejoint l'esprit de nombre de films actuels sauf que ce qui est raconté serait plausible. De toute évidence, nos auteurs ont voulu toucher un très large public. Mais ils sont loin d'égaler Eugène Sue ou Victor Hugo dans ce genre....
Gérard-Georges Lemaire
19-12-2024
 

Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk

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Christophe Cartier au Musée Paul Delouvrier
du 6 au 28 Octobre 2012
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Christophe Cartier

"Rêves, ou c'est la mort qui vient"
édité aux éditions du manuscrit.com