par Joseph J. Guglielmi
Jeudi 15 septembre 2011
Il vient de s’en aller. En cette fin d’après-midi où nous avons bu quelques whiskies. Dans la petite rue Pihet. Toujours avec son élégance discrète. Aujourd’hui de magnifiques chaussures noires, Robert. Pour rejoindre son atelier Oberkampf où naissent ses sculptures, ses gravures, ses bois, ses photographies…
Son œuvre qui court d’années en années… Pour moi depuis 1976 que je la côtoie dans la complicité de nombreux livres et des amitiés, Michel Couturier, Olivier Kæppelin, Edmond Jabès et tant d’autres, Gisèle Celan Lestrange, Emmanuelle Etchecopar Etchart, Paule Philip, Thérèse Bonnelalbay, Roland Chopard, Géva Caban, son épouse qui nous a quittés…
Robert Groborne, une démarche rare où les formes se reproduisent d’elles mêmes suivant une grammaire rigoureuse, une architecture où le sens n’a d’autre but qu’un lieu, un espace toujours à redécouvrir où s’effacent l’être et le temps, ai-je pu écrire… La dislocation de l’image, pour citer du Bouchet, engendre des séries où le dehors et le dedans s’affrontent pour libérer un mystère, un système de ruptures dont l’histoire, depuis plus de trente années, ne fait que poser la réitération des plus lumineuses questions… où règne ai-je écrit, une nudité spectrale, la nudité d’une fresque oblitérée par le temps…
Joseph J. Guglielmi