RAINBOW STONE
Doit-on approcher la photographie chez Robert Groborne, sculpteur et graveur, en la considérant par rapport à l’ensemble de son œuvre ou en l’envisageant également pour elle-même, affranchie en partie de cette tutelle ?
En tout état de cause, les polaroïds suscitent l'interrogation. Ils ne sont pas réalisés en fonction d’un projet défini, ils ne préfigurent pas non plus une œuvre à venir telle une esquisse ou une ébauche et ne portent aucune intention affichée. Ils appartiennent à l’intimité et au quotidien de l’artiste et à ce titre occupent une place suffisamment singulière et constante pour être considérés en tant que tels. Cependant, ces photographies comportent souvent des motifs que l’on retrouve aisément dans l’œuvre gravée ou sculptée sans être toutefois produites à des fins documentaires ou illustratives.
Nous aborderons ce versant photographique en nous focalisant ici sur les polaroïds afin de montrer en quoi, tout en entretenant des liens formels évidents avec l'oeuvre existante, la photographie, par ses qualités propres, est capable de produire un univers spécifique et valant pour lui-même.