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DVD
DVD par Guillaume Boisdehoux
Documentaires


Auschwitz, L’album la mémoire
Alain Jaubert, Montparnasse Vidéo
Soixante ans, et tout recommence ! Il s’est bien trouvé quelques abrutis, par exemple un ancien humoriste ayant mal viré, pour déplorer les " célébrations " liées au soixantième anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz. Laissons-les a leur bile ! Il faut célébrer cette libération, comme il faut, sans cesse, garder à l’esprit, je ne dis pas en mémoire tant ceci est réducteur, l’immensité de l’ignominie.
Et alors que je croyais avoir tout vu, tout entendu, tout lu sur ce sujet, voici ce " petit film ", le commentaire par six femmes rescapées du camp d’un livre encore mystérieux, un livre de photographies, d’excellente qualité (ils ont toujours fait des bonnes machines ces Allemands !), mais dont on ne connaît pas l’auteur. Outre la force de l’image fixe, dont m’a convaincu mon excellent confrère dans ces colonnes Jean-François Conti, qui ici dépasse et écrase sans discussion les images de Spielberg dans La Liste de Schindler (qui est un bon film pour ceux qui n’auraient rien su du génocide sans l’aide de Hollywood), la force des commentaires, en voix " off ", est étonnante. On retrouve les perfections imparfaites de la photo noir et blanc et de la radio, deux médias qui, c’est rare maintenant, laissent une place à l’imagination du récepteur, spectateur des images ou auditeur des paroles. Peut-être par l’emploi de ces moyens incomplets ce DVD acquiert-il une force et un pouvoir rares. C’est donc un document très important dans ceux qu’il faut avoir vu, lu, entendu sur Auschwitz.


Jean Rouch,
La geste cinématographique
Montparnasse Vidéo
J’avais neuf ans, je crois, lorsque j’ai rencontré Jean Rouch la première fois. Comme c’était également la dernière fois, je précise qu’il était venu animer une séance de cinéma dans une école que je fréquentais. Il nous montrait Moi, Un Noir. Je n’oublierai jamais cette séance de cinéma, la découverte du cinéma-vérité qu’il avait inventé et qui deviendrait la fondation de la Nouvelle Vague. Jean Rouch était un immense cinéaste, du gabarit d’Abel Gance, de ces pères du cinéma qui, de temps en temps, ensemencent l’art. Ce coffret est indispensable à quiconque prétend connaître, voire aimer le cinéma.


Serge Daney
Itinéraire d’un ciné-fils,
Montparnasse Vidéo
Quand Daney " sévissait ", je n’étais pas en France, mais ailleurs. Alors j’ai manqué ses critiques, son regard sur le cinéma, son action et ses positions. Grâce à ce DVD, j’ai comblé ce trou, merci ! Un grand penseur du cinéma, avec des mots simples, ce qui est bien agréable.


Raymond Aron, Spectateur engagé
Montparnasse Vidéo
On s’est longtemps demandé s’il fallait avoir raison avec lui ou tort avec l’autre normalien, Jean-Paul Sartre. Je regarde le DVD et je vous dis ce que j’en pense, après un bref message publicitaire. Merci d’être restés à l’écoute. Bon, il faut que j’avoue quelque chose : je me suis endormi, à deux reprises, en visionnant ce documentaire. L’heure tardive, ma fatigue intense (imaginez ce que représente la rédaction de cette chronique tous les trimestres, vous aurez une idée de la vie épuisante que je mène dans l’inconfort d’un minable appartement de fonction de 600 mètres carrés, en duplex, offert par la revue à chacun de ses rédacteurs) sont très certainement plus responsable de mon assoupissement que le pauvre Aron. Mais, mais … qu’est-ce qui fait que, alors que tout ce qu’il dit est l’expression d’une des plus grandes intelligences qu’il m’ait été donné de regarder fonctionner, il est … chiant ! J’en ai fait la remarque à un de mes grands amis (il y en a si peu qu’il se reconnaîtra !). Pour lui, qui connût Aron personnellement, qui en fut le convive et l’élève, j’ai tort : Aron est, était, passionnant. Pour un autre de mes grands amis qui, lui aussi, se reconnaîtra, j’ai absolument raison : Aron n’a jamais eu ce charisme qu’a eu, même en disant les pires conneries, Sartre. Alors, que faut-il en conclure ? : il faut voir ce DVD, si possible en le commençant avant 2 heures du matin et pas à la fin d’un trimestre épuisant. Alors, comme j’ai pu le faire une fois reposé, on appréciera le spectacle de cette intelligence étonnante et l’on gardera le souvenir d’un regard qui, par la souffrance induite de l’intelligence et de la vie, reste gravé en vous. Un beau regard, un regard juste.


Fahrenheit 9/11
Michael Moore
Je l’ai acheté alors je ne dis pas qui !
Bowling for Columbine m’avait beaucoup touché, voir le dernier Verso. Fahrenheit avait reçu la Palme d’Or à Cannes, ce qui, après l’avoir visionné en DVD (je ne vais plus au cinéma, pas le temps) me paraît à la fois justifié et courageux. Certes, ce n’est pas un de ces films classiques comme on aime, mais qui en fait aujourd’hui ? Alors il fallait saluer ce film de Moore. Il est moins fort que Columbine, parce qu’on sait plus ou moins déjà tout : Bush est un gangster, stupide, fasciste, lui et son équipe sont corrompus jusqu’à la moelle, sa voiture présidentielle a été bombardée d’œufs sur le chemin de la Maison-Blanche, il avait, finalement, tout intérêt, pour exister politiquement, à ce que Ben Laden, armé par les Américains, détruisent le World Trade Center. C’est pathétique, effrayant aussi, mais c’est la démocratie, et comme dit le directeur du journal qui était le " journal de référence de l’après-midi ", la plus grande démocratie au monde, ce qui me laisse pantois quand on sait que moins de 50 % des Américains votent. Mais ils ont voté pour Bush, tant pis pour eux.


La Guerre du Vietnam
Images inconnues
Montparnasse Vidéo
On croyait avoir tout vu ! Mon ami Conti m’avait même fait l’honneur de m’inviter à regarder ses innombrables livres de photos dont ceux, terribles, de la Guerre du Vietnam, dont il disait que la photographie, des photographes tels que Larry Burrows, l’avaient fait perdre au Etats-Unis. Avant ce film, on n’a rien vu. Documents déclassés des archives US, très dur, impitoyable. Qu’allaient-ils foutre là-bas ? Que font-ils en Irak ? Bref …


Classic de Poche RKO
Montparnasse Vidéo.
On ne critique pas les classiques, on les revoit, on les voit quand on ne les a pas vus. 4 vagues, avec 10 nouveaux titres, parmi lesquels : Sylvia Scarlett, Swing Time, Shall We danse, Berlin Express, The Fugitive, The Informer, The Set-up, Blood on the Moon, Wagon Master, Thirteen Women. Les réalisateurs sont, dans le désordre, bien entendu : Cukor, Ford, Wise, Tourneur, Stevens… Maintenant 45 titres dans cette collection, on pourrait quelquefois se passer de l’introduction un peu… de Serge Bromberg, mais il y a la touche " next " sur la télécommande du DVD !

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Guillaume de Boisdehoux
mis en ligne le 10/05/2005
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