Documentaires
Auschwitz, Lalbum la mémoire
Alain Jaubert, Montparnasse Vidéo
Soixante ans, et tout recommence ! Il sest bien trouvé quelques abrutis, par exemple un ancien humoriste ayant mal viré, pour déplorer les " célébrations " liées au soixantième anniversaire de la libération du camp dAuschwitz. Laissons-les a leur bile ! Il faut célébrer cette libération, comme il faut, sans cesse, garder à lesprit, je ne dis pas en mémoire tant ceci est réducteur, limmensité de lignominie.
Et alors que je croyais avoir tout vu, tout entendu, tout lu sur ce sujet, voici ce " petit film ", le commentaire par six femmes rescapées du camp dun livre encore mystérieux, un livre de photographies, dexcellente qualité (ils ont toujours fait des bonnes machines ces Allemands !), mais dont on ne connaît pas lauteur. Outre la force de limage fixe, dont ma convaincu mon excellent confrère dans ces colonnes Jean-François Conti, qui ici dépasse et écrase sans discussion les images de Spielberg dans La Liste de Schindler (qui est un bon film pour ceux qui nauraient rien su du génocide sans laide de Hollywood), la force des commentaires, en voix " off ", est étonnante. On retrouve les perfections imparfaites de la photo noir et blanc et de la radio, deux médias qui, cest rare maintenant, laissent une place à limagination du récepteur, spectateur des images ou auditeur des paroles. Peut-être par lemploi de ces moyens incomplets ce DVD acquiert-il une force et un pouvoir rares. Cest donc un document très important dans ceux quil faut avoir vu, lu, entendu sur Auschwitz.
Jean Rouch,
La geste cinématographique
Montparnasse Vidéo
Javais neuf ans, je crois, lorsque jai rencontré Jean Rouch la première fois. Comme cétait également la dernière fois, je précise quil était venu animer une séance de cinéma dans une école que je fréquentais. Il nous montrait Moi, Un Noir. Je noublierai jamais cette séance de cinéma, la découverte du cinéma-vérité quil avait inventé et qui deviendrait la fondation de la Nouvelle Vague. Jean Rouch était un immense cinéaste, du gabarit dAbel Gance, de ces pères du cinéma qui, de temps en temps, ensemencent lart. Ce coffret est indispensable à quiconque prétend connaître, voire aimer le cinéma.
Serge Daney
Itinéraire dun ciné-fils,
Montparnasse Vidéo
Quand Daney " sévissait ", je nétais pas en France, mais ailleurs. Alors jai manqué ses critiques, son regard sur le cinéma, son action et ses positions. Grâce à ce DVD, jai comblé ce trou, merci ! Un grand penseur du cinéma, avec des mots simples, ce qui est bien agréable.
Raymond Aron, Spectateur engagé
Montparnasse Vidéo
On sest longtemps demandé sil fallait avoir raison avec lui ou tort avec lautre normalien, Jean-Paul Sartre. Je regarde le DVD et je vous dis ce que jen pense, après un bref message publicitaire. Merci dêtre restés à lécoute. Bon, il faut que javoue quelque chose : je me suis endormi, à deux reprises, en visionnant ce documentaire. Lheure tardive, ma fatigue intense (imaginez ce que représente la rédaction de cette chronique tous les trimestres, vous aurez une idée de la vie épuisante que je mène dans linconfort dun minable appartement de fonction de 600 mètres carrés, en duplex, offert par la revue à chacun de ses rédacteurs) sont très certainement plus responsable de mon assoupissement que le pauvre Aron. Mais, mais
quest-ce qui fait que, alors que tout ce quil dit est lexpression dune des plus grandes intelligences quil mait été donné de regarder fonctionner, il est
chiant ! Jen ai fait la remarque à un de mes grands amis (il y en a si peu quil se reconnaîtra !). Pour lui, qui connût Aron personnellement, qui en fut le convive et lélève, jai tort : Aron est, était, passionnant. Pour un autre de mes grands amis qui, lui aussi, se reconnaîtra, jai absolument raison : Aron na jamais eu ce charisme qua eu, même en disant les pires conneries, Sartre. Alors, que faut-il en conclure ? : il faut voir ce DVD, si possible en le commençant avant 2 heures du matin et pas à la fin dun trimestre épuisant. Alors, comme jai pu le faire une fois reposé, on appréciera le spectacle de cette intelligence étonnante et lon gardera le souvenir dun regard qui, par la souffrance induite de lintelligence et de la vie, reste gravé en vous. Un beau regard, un regard juste.
Fahrenheit 9/11
Michael Moore
Je lai acheté alors je ne dis pas qui !
Bowling for Columbine mavait beaucoup touché, voir le dernier Verso. Fahrenheit avait reçu la Palme dOr à Cannes, ce qui, après lavoir visionné en DVD (je ne vais plus au cinéma, pas le temps) me paraît à la fois justifié et courageux. Certes, ce nest pas un de ces films classiques comme on aime, mais qui en fait aujourdhui ? Alors il fallait saluer ce film de Moore. Il est moins fort que Columbine, parce quon sait plus ou moins déjà tout : Bush est un gangster, stupide, fasciste, lui et son équipe sont corrompus jusquà la moelle, sa voiture présidentielle a été bombardée dufs sur le chemin de la Maison-Blanche, il avait, finalement, tout intérêt, pour exister politiquement, à ce que Ben Laden, armé par les Américains, détruisent le World Trade Center. Cest pathétique, effrayant aussi, mais cest la démocratie, et comme dit le directeur du journal qui était le " journal de référence de laprès-midi ", la plus grande démocratie au monde, ce qui me laisse pantois quand on sait que moins de 50 % des Américains votent. Mais ils ont voté pour Bush, tant pis pour eux.
La Guerre du Vietnam
Images inconnues
Montparnasse Vidéo
On croyait avoir tout vu ! Mon ami Conti mavait même fait lhonneur de minviter à regarder ses innombrables livres de photos dont ceux, terribles, de la Guerre du Vietnam, dont il disait que la photographie, des photographes tels que Larry Burrows, lavaient fait perdre au Etats-Unis. Avant ce film, on na rien vu. Documents déclassés des archives US, très dur, impitoyable. Quallaient-ils foutre là-bas ? Que font-ils en Irak ? Bref
Classic de Poche RKO
Montparnasse Vidéo.
On ne critique pas les classiques, on les revoit, on les voit quand on ne les a pas vus. 4 vagues, avec 10 nouveaux titres, parmi lesquels : Sylvia Scarlett, Swing Time, Shall We danse, Berlin Express, The Fugitive, The Informer, The Set-up, Blood on the Moon, Wagon Master, Thirteen Women. Les réalisateurs sont, dans le désordre, bien entendu : Cukor, Ford, Wise, Tourneur, Stevens
Maintenant 45 titres dans cette collection, on pourrait quelquefois se passer de lintroduction un peu
de Serge Bromberg, mais il y a la touche " next " sur la télécommande du DVD !
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