Bernard Metzger :
Toute pratique a une forme d’organisation et ses règles. Je maintiens le terme de protocole quand par exemple il s’agit d’Opalka. La mise en oeuvre stricte et littérale du principe qu’il a mis définitivement au point produit paradoxalement une « vraie peinture » avec une qualité picturale qui touche au sublime.
Personnellement ce n’est pas du tout ça. C’est un mécanisme qui s’est mis en place mais je ne le traite pas en termes de protocole, même quand je me donne des règles de jeu pour produire une série, je triche, je la dérègle.
Mon jeu : je vais explorer un endroit ou historiquement il y a des couleurs qui ont parfois des millénaires et j’en extrais la palette couleur pour la remettre en jeu dans une peinture qui fonctionne selon des critères contemporains, dans une tentative de restituer au spectateur une mémoire de la couleur.
A partir du moment où la couleur est un peu centrale dans ce que je veux faire, la question se pose de la forme à lui donner.
A Pompéi il y avait cette tradition du graffiti un peu pornographique. C’était marrant comme tout de prendre ces lettres là et de les mettre dans les couleurs de la représentation du corps. Mais je ne sais pas si c’est protocolaire… |