Y a-t-il dans ce que tu dis de ces deux séries une relation avec ton travail en cours avec ta fille intitulé justement « Mère et Fille II » dont une des images (plusieurs devrait-on dire car il s’agit d’un assemblage de 4 panneaux verticaux de différentes tailles, donnant à voir une créature hybride) a été retirée de l’exposition collective à laquelle tu participais dans le cadre de la sélection officielle du mois de la photo ?
Y a-t-il là aussi, une notion d’idiotie dans cette nouvelle série ?
Oui bien sûr, et cela participe de la même démarche. Comme je l’ai dit précédemment, Il y a ici quelque chose d’assez ludique qui ne souhaite pas répondre à la sempiternelle demande de voir un corps féminin sous un angle toujours structurellement masculin : érotisé. Cette proposition correspond à un désir de se détourner des représentations des Piétà ou autres maternités idéalisées dominant une majorité d'histoires de l’art.
Le cadre de tes images dans « Mère et fille » ainsi que dans « Family rest » me font penser à Joan Coplans et aux différents cadrages qu’il effectuait sur son propre corps.
Je connaissais son travail d’autoportrait, et j’ai découvert après avoir produit « Mère et Fille » son livre Body-parts paru en 2003. Il amène très justement la notion de « Grotesque »[1] qui structure ces « motifs » issus de « Mère et Fille II ».
Les images de Body Parts et Mère et fille peuvent être du point de vue de la forme mises en relation, mais dans la réalité les deux travaux s’opposent complètement.
Il y a chez Coplans une mise en exergue du corps masculin, massif, musclé, poilu, sexué. On est dans le monument, l’érection, un regard guidé par une sexualité masculine, du « costaud » qui se dédouble, se met en miroir. On est dans « 1 temps », le temps de son corps. On est dans un corps.
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