La chronique d'Amélie Adamo
Cristine Guinamand chez Olivier Houg. Rencontre
par Amélie Adamo
     Du 6 avril au 17 mai 2012, la galerie lyonnaise Olivier Houg consacrera une importante exposition à l’œuvre de Cristine Guinamand : « Heureux les fêlés car ils laisseront passer la lumière ».
     L’espace imposant, plus de 250 m2, réunira une cinquantaine de pièces récentes qui marquent une évolution significative dans le parcours de l’artiste. Ensemble étonnant où dialoguent des œuvres dont la complexité ouvre avec force le champ des possibles de l’espace peint et crée un rapport de proximité avec le spectateur. De multiples formats et supports, toutes les créations sont d’insolites invitations aux voyages : tantôt fuite imaginaire ou percée symbolique dans le fond illusionniste de l’espace fictif, tantôt perception physique et énergétique d’une peinture qui s’ouvre à l’espace réel, devenant sculpture (les Théâtres), corps à traverser ou à moduler (les Paysages éclatés, les Paravents).
     Labyrinthiques, protéiformes, hybrides, ces œuvres ouvrent au mystère et à l’ambivalence de l’être. Vision noire certes, qui donne forme à la violence, à la mutilation, à la disparition, à l’enfermement et à la souffrance, physique ou mentale. Mais aussi et surtout, vision vitaliste et composite, faite de rhizomes et d’interactions, qui donne chair à l’incroyable fourmillement du réel, à la vibration du sensible, à l’ouverture de la mémoire et au mouvement sans fin de la pensée, à la prolifération et au renouvellement permanent du vivant.
A l’occasion de cette surprenante exposition : rencontre avec l’artiste…

L'exposition de Lyon confronte des œuvres très différentes (format, matière, support) qui induisent une perception troublée, multiple.
Comment as tu pensé, par l'accrochage, cette complexité?

     La galerie étant imposante je me demandais comment recréer un monde composite où le spectateur rentrerait dans une complexité comme dans un corps ou un cerveau où les connexions entre les œuvres ouvriraient d'autres possibles, d'autres réseaux de sens ou d'écriture. D'où cette volonté de confronter des œuvres qui semblent très différentes mais qui se répondent tant dans leurs constructions que dans leurs monstrations et permettent de faire proliférer l'ensemble des combinaisons qui croissent avec la multiplicité. Les interconnexions qui en résultent renforçant à mes yeux les interférences constructives et augmentant ainsi les amplitudes et possibilités de révéler d'autres espaces... L'accrochage vient donc affirmer et confirmer tout le travail constitué en rhizome avec un axe qui pourrait être celui de la construction d'espaces en ''général".

mis en ligne le 18/04/2012
pages 1 / 2 / 3 / 4
suite >
 
action d'éclat