Dossier Claude Jeanmart
La tasse (pour les maîtres de l'ombre D. et C. Jeanmart)
par Max Guedj
mis en ligne le 18/04/2012



Puis quand s’éteignit le météore, ce fut pour suivre dans la nuit noire l’alya, la montée de votre corps, ma belle princesse ashké, dormant dessous vos yeux de candi, dessous vos seins de Podolie, et votre Volga Vviolante: corps aveugle. Et moi clairvoyant (je croyais) vous guidais sans vous voir. Guidais votre corps que je n’avais jamais « vu » qu’avec mes yeux, ma main, mes doigts sur la chose encore chaude, lisse, galbée, ronde, et ses bords où mes lèvres ont laissé toutes sortes d’empreinte, de craches , et les frasques et les transes du in out d’un espace avec les hérissements hersés à la caresse (la vue condamnant l’accès à l’être ) (si mes yeux s’ouvraient et que je te rencontrais , je ne te reconnaîtrais pas ) la vue abolit l’être en rassasiant d’un coup le désir, glam ! ). Puis (pour faire court) de montée en montée...
De montée en montée Vous hésitez l’ami devant tant de lumière ? (murmures de l’aveugle, nous le sommes tous) Maintenant, l’ami, vous en êtes à me parler de Dieu ? de l’Idée, non ? (soliloquai-je) et le jeu de la tasse aveugle ne serait qu’exercice spirituel ? Explications, faire court :
Je suis aveugle cette nuit, car il le devint ces jours-là de la fin (ne m’avait jamais touché)
Par ma faute. Pire lui, il savait ce que voir voulait dire.
No sweat! ton être aveugleras toujours l’être de quelqu’un au monde.
Puis on est condamné, pour sa peine, sans procès : aux mots, quoi qu’on fasse, à la matière mots.
Et c’est la retombée.
Et cette nuit d’amour (toutes lampes éteintes, pour le fun, ma princesse ashké) connut logiquement son matin et ses déplorants soleils levants, et, après l’aveuglement, ses extases et ses gnoses, vos absences mortelles, fatales.

M. G. 5 février 2012

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