Dossier Nathalie Du Pasquier
Nathalie Du Pasquier

par Simon Lane

Traduit de l’anglais
par Gérard-Georges Lemaire

mis en ligne le 01/09/2011

Cabine est un drôle d’objet solidement ancré dans la tradition du Merzbau de Schwitters comme un microcosme autosuffisant, qui est propre à Nathalie. Quand j’y pénètre, c’est comme entrer dans l’orbite de son imagination : il a son atmosphère, qui est unique, dedans et dehors, il semble avoir été élaboré pour l’occasion, pour n’importe quelle occasion, passée, présente ou future et, dans ce sens, possède son existence singulière. Une véritable œuvre d’art dans sa totalité, elle dépasse quelque peu ses dimensions établies et s’achève à une échelle plus grande qui se trouve tout autour de moi dans l’atelier, car les objets peints qu’elle a disposés sur des séries d’étagères et colorées dans ce but conviennent à un contexte plus vaste ; en effet, l’artiste utilisera invariablement ces objets comme des éléments à l’intérieur ou à l’extérieur de Cabine, de telle sorte qu’elle assume une personnalité bien à elle, avec des balancements de l’humeur collatéraux. Une construction puissante !

Par ailleurs, les peintures que j’ai vues dans l’atelier qui sont obtenues par l’observation et l’enregistrement des natures mortes arrangées de manière autonome deviennent les extensions naturelles de l’œuvre complet de Nathalie de sorte que, selon ses propres mots «  elles deviennent des peintures abstraites même si elles sont des représentations », une inversion délicieuse des idées qui traduit l’interaction des faits et de la fiction, de l’invention et de la réalité, qui se trouve au cœur de l’art de Nathalie, comme cela se produit, de facto, dans tout art digne de ce nom ; car quel acte peut-il être plus crucial que le transfert de la perception d’un lieu à un autre, d’une personne à une autre pour recréer le monde qui nous entoure ? « À tout prendre, c’est une pièce pour regarder les tableaux, une grande sculpture muette ». ajoute-t-elle en parlant de Cabine.

J’aime ce monde, le monde de Nathalie, et je suis heureux d’y retourner. J’ai vécu à Milan pendant un an - 1983 - et je n’y suis revenu que maintenant. J’ai néanmoins suivi son travail avec beaucoup de soin. J’ai contribué à un catalogue dans le passé et reçu avec joie les différentes publications qui ont marqué le parcours de Nathalie où qu’ils soient parvenus alors que je faisais mon périple dans l’espace et le temps, avec une telle précision que je n’ai pas le sentiment d’avoir rien manqué.

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Dossier Bruno Macé Original ? par Bruno Macé