par Denise Jeanmart
J’ai relevé et classé les indications de décors, de sonorités, de scénographie, et les phrases, sur la création, ses tourments, l’attente de parvenir à « l ‘écriture de l’âme », portées par la voix off.
J’ai ressenti dans ce tournage beaucoup d’émotion à voir surgir des images de nuit sur le fleuve, des somptueuses images baroques de Claude la musique et la voix de Hélène Sage, portant l’intensité dramatique de l’écriture de Patrizia Runfola.
Corps Noirs est peut être le film dont j’assume le plus l’idée, la mise en scène et la « conduite » d’acteurs.
« Depuis un moment je réfléchissais à la manière de traduire, en passant par le corps—média présent dans le travail de Claude depuis le début -, le thème de l’entre-deux inspiré du livre de Daniel Sibony. La demande d’un film court sur le noir, nous a donné l’occasion de synthétiser ces esquisses dans une petite chorégraphie de deux corps, qui utilise les recherches sur palette graphique de Claude, privilégiant le contour des corps. La trouvaille pour la bande son de la musique guillerette d’une boîte à musique que l’on détraque à mi-chemin fut parfaite pour accompagner ce petit « bijou noir »
Pour Les Nouvelles du Protocosme, j’ai cherché sur internet des extraits de l’Icosaméron » pour la création des petits personnages de couleur, leur environnement architectural et l’idée de scènes qui donnent à voir la vie publique de cette société classée selon les couleurs.
Le film L’entre-Deux : il y avait longtemps que ce thème était dans mon esprit. J’ai choisi la partie de l’ouvrage qui parle de l’entre-deux personnes, pour la facilité plastique à le traiter, en mettant en scène, comme souvent dans notre pratique, des corps en mouvement. J’ai retenu du texte de Sibony que cet entre-deux est un lieu de passage, d’échange, de transformation de l’une par l’autre. Ces entre-deux s’ouvrent dans un espace qui a quelque chose de cosmique, qui est l’espace de notre Origine commune, partagée. Ces entre-deux s’ouvrent, se referment ; s’ouvrent d’autres entre-deux qui font qu’il y a transformation, progression, et même grandissement. Il s’en est suivi une chorégraphie entre cinq personnes qui à tour de rôle, par deux, traversent et retraversent un espace, et s’en trouvent modifiées.