L'exposition se présente comme un croisement entre les arts plastiques, la musique et la danse. Elle constitue l'aboutissement d'une recherche artistique de deux ans pendant lesquels les deux artistes ont cherché à rendre compte de ce qu'ils nomment 'le rituel hédonistique de la danse'. La danse participe selon eux aux jouissances de l'existence et peut être envisagée comme authentique source de plaisir. Sur les vidéos, diffusées en boucle, les danseurs semblent transportés, plongés dans une sorte d'ivresse, d'étourdissement. La projection en continue des images renforce également le sentiment de vertige. Le travail du duo d'artistes peut d'ailleurs être mis en parallèle avec la danse comme rituel chamanique. Tout se passe comme ci les danseurs protagonistes des vidéos tentaient d'accéder, grâce aux mouvements de leur corps, à un état de transe.
La musique diffusée au fond de la galerie produit quant à elle une impression de rêverie, de psychédélisme. Elle a été écrite et composée par le groupe 'Das Hund', formé par Samuel et Jennifer en 2010. Trois des chansons sont originales, une autre est une interprétation de 'Danse-moi vers la fin de l'amour' de Graeme Allwright, chanson reprise elle-même du répertoire de Leonard Cohen, 'Dance-me to the end of love'.
Une certaine idée de la récupération parcours d'ailleurs l'exposition. Certaines des cloisons thermiques, par exemple, proviennent de décharges. Quant au sérigraphies en noir et blanc, elles sont imprimées sur des verres de tables basses que les artistes ont acheté sur un site de vente en ligne. Ils ont également choisi de réutiliser des photographies piochées dans la masse d'images des moteurs de recherche. Samuel et Jennifer manifestent ici un intérêt certain pour le réemploi, le recyclage. Les objets ou images trouvés sont transformés et réutilisés.
'Danse-moi vers la fin de l'amour' mèle ainsi l'esthétique de la danse, du mouvement et la notion de rythme, de mélodie. Samuel Levack et Jennifer Lewandowski proposent aux visiteurs une expérience qui semble presque hors du temps, déconnectée du brouhaha de la rue. Il est à ce titre nécessaire de prévoir quelques minutes pour récupérer ses esprits avant de retomber dans le quotidien mouvementé de Londres.
Marie Jasseron
21 Avril 2012