Une exposition de Philippe
Garel en 2001, au musée de Bad Frankenhausen
en Allemagne, était
intitulée La réalité fictive. La présence
impressionnante doeuvres peintes et sculptées de Garel parmi
les collections du musée Cognaq-Jay à Paris au printemps
dernier ne démentait pas ce titre. Les images de Philippe Garel
ont une densité extrême qui en fait des réalités
souvent imposantes, mais en même temps tout est fiction en elles.
Garel imagine en particulier un nouveau déluge, qui recouvre et
emporte toutes choses, peintes avec une précision et une élégances
dignes de la grande tradition. Cet humoriste si habile à conférer à ses
meubles métalliques des formes improbables serait-il en fait un
grand angoissé ? Au spectateur de trancher.
Loin du monde, caché dans ses immenses ateliers installés
dans une ancienne usine nichée sur une île au milieu dune
ravissante rivière normande, lAndelle, Philippe Garel ne
semble pas rechercher lagitation du monde et ses occasions de médiatisation.
Cest dommage, car trop peu de gens à notre avis savent qui
est et ce que fait ce grand artiste. Verso a saisi loccasion dune
exposition au musée de Soissons sur le thème de lautoportrait, à laquelle
Philippe Garel a accepté de participer, pour présenter
plus particulièrement sa démarche.
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