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[verso-hebdo]
25-03-2010
La lettre hebdomadaire
de Jean-Luc Chalumeau
Un souvenir à propos
de Cy Twombly,
plus trois expos à voir.
On inaugure, ce jeudi 25 mars, le nouveau plafond de la Salle des Bronzes grecs confié à l’artiste américain Cy Twombly (plus de 300 m2). La première et inhabituelle phrase du communiqué de presse m’alerte : « Sélectionné par une commission d’experts internationaux, Cy Twombly etc… » Ah bon ? Une commission « d’experts » ? Et internationaux de surcroît ? Cela me rappelle une histoire que m’a contée Jean Miotte, bon peintre expressionniste abstrait qui, pour son malheur, est français. Cela se passe dans les années 80, l’Opéra-Bastille est en voie d’achèvement et l’architecte responsable, Carlos Ott, met au concours le rideau de scène. Jean Miotte envoie un projet et, joie, reçoit un coup de téléphone de Carlos Ott après les délibérations du jury : « cher ami, j’ai le plaisir de vous annoncer que vous avez gagné ; vous allez recevoir une lettre officielle… »

Jean Miotte n’a jamais reçu sa lettre : averti du nom du lauréat, le ministère de la culture fait immédiatement barrage et appelle Cy Twombly à Rome : il faut évidemment un artiste « international » pour l’Opéra prestigieux voulu par François Mitterrand. On peut donc voir deux choses aujourd’hui à la Bastille : 1°) Le grand signe plus ou moins calligraphique de Twombly sur le rideau de scène. 2°) Une toile de Jean Miotte dans le foyer, accrochée à côté d’un bar, car il a bien fallu faire un geste en faveur du malheureux français, pour qu’il n’aille pas se plaindre… Cette histoire n’a évidemment rien à voir avec le plafond du Louvre : une simple réminiscence à propos d’une précision bizarre d’un communiqué de presse.

Il me reste assez de place pour signaler trois expositions à voir ces temps-ci, deux à Paris et une à Toulouse.
1°) Emmanuelle Renard, galerie Polad-Hardouin, 86 rue Quincampoix 75003. Sous le titre très littéraire de « la cuisine des nécessités », cette artiste d’une force inventive exceptionnelle prouve qu’elle ne connaît pas de limites dans la traduction de l’énergie pulsionnelle qui l’habite. Elle s’exprime avec une générosité plastique sans équivalent depuis la disparition de Paul Rebeyrolle (jusqu’au 22 avril)
2°) Marko Velk, galerie Eric Mircher, 26 rue Saint Claude 75003. Ce dessinateur inspiré et superlativement doué, hanté par un monde de figures indéchiffrables, a adopté lui aussi un titre énigmatique : « Il y a quelque chose dans l’air ». Quelque chose d’indéfinissable en tout cas, qui se manifeste à travers quelques figures emblématiques : celle du hibou par exemple, et à travers sa technique de prédilection : le fusain (jusqu’au 24 avril).
3°) Sergio Birga, galerie Concha de Nazelle, 5 rue du Puits Vert 31000 Toulouse. Lors de sa rétrospective, en 2007, au Centre culturel Villa Tamaris de La Seyne-sur-Mer, on a pu prendre la mesure de l’intérêt historique de l’œuvre de ce Florentin qui fut un des principaux animateurs du Salon de la Jeune Peinture. L’exposition de Toulouse rassemble à son tour les différents aspects de sa démarche jusqu’à nos jours, très variés, mais tous marqués par une constante inébranlable : l’amour de la peinture (jusqu’à fin avril).
J.-L. C.
jl.chalumeau@usa.net
25-03-2010
 

Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk

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du 6 au 28 Octobre 2012
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