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[verso-hebdo]
01-04-2010
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La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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Une grande artiste méconnue |
Le 20 mars dernier, Solange Bertrand a fêté ses 97 ans. Le 10 avril s’ouvrira une exposition de ses œuvres au « Trait d’union, Espace culturel François Mitterrand » de Neufchâteau (88300, jusqu’au 15 mai). Mais, hors la Lorraine où elle est née et qu’elle n’a pratiquement jamais quittée, qui connaît Solange Bertrand ? Je voudrais poser la question de la méconnaissance par « le monde de l’art » et donc par le grand public de celle qui aurait pu apparaître, dès les années 30, comme la grande dame de la peinture française.
L’œuvre de Solange Bertrand, qui s’est développée sur trois quarts de siècle, est féconde : on constate que dans ses peintures comme dans ses dessins, les motifs sont simplifiés. Qu’il s’agisse de figures ou à l’occasion d’abstractions, le thème est toujours ramené à l’essentiel : les visages monumentalisés sont réduits à des ovales sans chevelure, le souvenir d’un paysage génois, par exemple, est suggéré par de grandes plages ocre et or, seulement animées par une discrète figure géométrique appelée à conférer un équilibre à la composition, ou par l’insertion de pièces de monnaie jouant le même rôle (Solange Bertrand a expérimenté beaucoup d’audaces, souvent la première). Tout se passe, picturalement parlant, comme si elle était l’héritière légitime à la fois de Matisse et de Georges de La Tour. Oui, La Tour, le Lorrain, dont on n’oublie généralement pas la province d’origine, mais pour ajouter aussitôt qu’il est par excellence un peintre français. Lorsqu’il peint le Saint Sébastien de Bois-Anzeray, La Tour n’est pas réaliste, il construit une composition monumentale où les personnages sont ramenés au type, « où les visages, indique Jacques Thuillier, les mains sont réduits à une géométrie simple, et tout accessoire exclu ».
Eh bien, il me semble que l’on peut en dire autant de Philippe de Champaigne, de Matisse et de Solange Bertrand, qui tous trois sont adeptes de la « géométrie simple », et qui, tous trois, refusent l’accessoire pour n’aller qu’à l’essentiel. Ces noms incarnent, avec quelques autres comme ceux de Nicolas Poussin et Cézanne, l’essence du génie français de la peinture. Solange Bertrand, Lorraine aimée des Lorrains (Montigny-lès-Metz, sa ville natale, l’a légitimement honorée en donnant son nom à une rue, et en installant une sculpture monumentale signée d’elle sur l’une de ses places), Solange Bertrand est avant tout, comme La Tour, un peintre français. Or les français ne la connaissent pas. C’est une injustice : il faudrait la réparer du vivant de cette grande artiste.
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Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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