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[verso-hebdo]
15-04-2010
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La lettre hebdomadaire
de Jean-Luc Chalumeau |
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Amélie Adamo,
une hirondelle qui ferait le printemps |
Il y a des choses qui bougent en ce moment dans le monde de l’art. Voyez les excellentes chroniques de Roxana Azimi dans « le Monde Argent » : semaine après semaine elle constate le prestige retrouvé de Paris sur la scène internationale (Gagosian s’y installe en septembre, c’est dire !), donne les noms des jeunes artistes français (mais parfaitement bilingues) qui, de Dubaï à New York et de Moscou à Pékin se taillent des réputations flatteuses et des cotes prometteuses. Pendant ce temps, une star déjà déclinante comme Damien Hirst se ridiculise en exposant ses croûtes à la Wallace Collection. « Mal lui en a pris, note la journaliste, car ses barbouilles paraissaient encore plus laides à côté des œuvres de ses illustres aînés » (3 avril 2010).
Ce renversement de situation incite à se poser une question : pourquoi donc la peinture en France des années 1980 a-t-elle subi jusqu’à nos jours, sinon une occultation, du moins une incompréhension radicale, non seulement à l’étranger, mais en France même, où les artistes pratiquant la citation ou simplement la figuration étaient renvoyés aux oubliettes de l’Histoire ? Il est extrêmement significatif que ce soit aujourd’hui une très jeune historienne de l’art, Amélie Adamo, qui prenne le problème à son compte.
Les analyses par Amélie Adamo d’une période qu’elle n’a pas connue sont nourries de vastes lectures, bien sûr, mais elles sont aussi enrichies par des entretiens approfondis avec de nombreux acteurs, artistes et professionnels du monde de l’art. Il en résulte un petit livre d’une grande densité, qui répond d’entrée de jeu à une question jamais encore posée en ces termes : « Pourquoi est-il nécessaire de questionner aujourd’hui les notions d’ « emprunt » et de « citation » dans la peinture des années 80 en France ? » Au fil des pages, on perçoit d’une manière complètement nouvelle les œuvres d’artistes que l’on croyait bien connaître, et du coup, on commence à mieux comprendre ce qui s’est passé et qui est encore d’actualité. Il faut lire Amélie Adamo en cette période de résurrection de l’art en France. C’est à croire que cette hirondelle fait le printemps !
Amélie Adamo. Une histoire de la peinture des années 1980 en France. Coll. « 50 questions », éditions Klincksieck. 17 euros.
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| Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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