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[verso-hebdo]
03-12-2009
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La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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Une peinture d’après l’Apocalypse |
On nous répète, ces temps-ci, que l’art contemporain n’obéit à aucun critère et qu’il faut se débrouiller seul pour déterminer l’intérêt et la qualité de ce qui nous est présenté. Erreur : il y a au moins un critère à mon avis infaillible pour évaluer le travail d’un artiste, c’est l’opinion des autres artistes. C’est ainsi que la pop artiste Dominique Fury m’a incité à me rendre 74 rue Charlot pour voir les tableaux récents de Stephen Peirce à la jeune galerie Estace. Dominique était enthousiaste, et je m’attendais donc à faire la connaissance d’un « nouveau pop » anglais. Stephen Peirce étant né en 1965, aurait pu être l’héritier de Richard Hamilton ou de Peter Blake. Eh bien pas du tout : à première vue, j’ai cru rencontrer les œuvres d’un Dado d’après la fin du monde, des œuvres grouillantes, non pas indescriptibles, mais « indéfiniment descriptibles » selon l’heureuse expression de Françoise Choay à propos du peintre yougoslave.
Stephen Peirce échappe aux catégories convenues (c’est déjà un bon signe), sa galerie indique que ses peintures « décrivent des mondes inconnus composés d’éléments familiers et pourtant inidentifiables. Inspiré par l’astronomie, les écrits de Ballard et Huxley, le cinéma de Tarkovski et l’inquiétude de la communauté scientifique quant à l’avenir de la planète, Peirce imagine la vie dans un chaos post apocalyptique ». Au départ, vers 2002, Peirce a photographié des sculptures réalisées avec des matériaux de récupération, éclairés de manière théâtrale, qui sont devenues progressivement des bases de données pour des peintures jamais vues, « ensembles bio-mécaniques, embryons de systèmes ou de machines également victimes de la pourriture et se liquéfiant par endroits sous nos yeux. » Cette liquéfaction d’objets indiscernables rappelle les procédés du grand compatriote de Peirce, Francis Bacon. Chez ce dernier, c’était l’humain qui littéralement s’écoulait comme dans un cauchemar. Chez Stephen Peirce, il n’y a plus d’homme (la fin du monde a déjà eu lieu) mais une sorte de soulèvement organique d’une vie nouvelle : comme des vers qui s’agitent dans les entrailles d’un cadavre. C’est terrifiant, et c’est surtout très bien peint : voilà pourquoi nous ne pouvons pas détacher notre regard des peintures de Stephen Peirce, particulièrement d’un grand format hallucinant, The Tower (2009). Il me semble que ce peintre n’a pas fini de nous étonner.
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Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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