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[verso-hebdo]
07-01-2010
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La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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Valerio Adami, l’aristocrate |
Demain, samedi 9 janvier, ouverture d’une exposition de dessins d’Adami à la galerie Daniel Templon. J’irai avec curiosité et gourmandise : ce peintre n’est-il pas avant tout un dessinateur, et l’un des plus grands de notre temps ? Adami apparaît aujourd’hui comme un artiste « classique », mais qui a su passer de sa période instauratrice des années 60 à une période de maturité (depuis le début des années 80) presque maniériste. Un classique, en effet, mais qui a pris le risque de confronter le raffinement de sa culture au déferlement de l’énergie vitale américaine des temps du pop. Le pensionnaire du « Chelsea », l’ami de Norman Mailer, a pu comprendre dans sa jeunesse une situation historique dans laquelle l’énergie, voire la violence, était devenue la seule définition de l’intelligence et lui a opposé la tradition européenne dans un combat solitaire et aristocratique qui ne manque pas de panache.
Adami aime citer Diderot qui demandait que l’on peigne « comme on parlait à Sparte ». Jean-François Lyotard, qui avait noté ce trait, s’interrogeait : « Qui n’a pas senti, en regardant les tableaux d’Adami depuis vingt ans, leur sévérité ? Comment appeler l’émotion qu’on éprouve face à la sévérité du dessin ? Ils nous demandent et nous fuient, mais quoi en nous ? »
À chacun de répondre pour son propre compte. Avec la certitude que c’est par cette sévérité là qu’il faut passer pour parvenir à l’émotion particulière que l’on nomme le sentiment de la beauté.
Sensible, jadis, aux idéologies « de gauche », Valerio Adami n’en a pas moins toujours été fondamentalement un aristocrate, attaché en particulier à l’exercice du dessin selon les conceptions de Mengs, lui-même disciple de Raphaël. Son entreprise de déconstruction apparente du dessin est en fait une altière reconstruction qui force souvent l’admiration, sans que les clefs de l’œuvre soient clairement accessibles, ni au spectateur, ni peut-être à l’artiste lui-même.
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Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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