Le mouvement, le déplacement du sujet dans l’espace de l’écran ou des écrans, de l’image ou des images, est peut être la réponse métaphorique la plus appropriée à mon questionnement personnel sur certains thèmes, ou à ma perception de certaines œuvres littéraires.

Ecrivez-vous vous-même?

Je n’écris que des textes qui accompagnent mes travaux, en évitant le langage universitaire, ou les formules obscures, par respect pour les spectateurs qui font l’effort de me lire. Je suis totalement incapable de la moindre imagination par écrit. Depuis des années, la partie écrite, le scénario de nos films, est très largement travaillé par ma compagne. Certains artistes ont la capacité d’exceller dans les deux domaines. Ce n’est pas mon cas.

Comment envisagez-vous votre pratique aujourd'hui?

Comme une exploration sinueuse de plusieurs chemins, qui tissent un réseau dans lequel je me déplace, où je prélève les matériaux dont j’ai besoin, où je multiplie les rencontres. Je me tiens informé des découvertes scientifiques relatives à l’espace, au cosmos, même si je n’ai pas les connaissances pour tout comprendre. Je me sens comme une sonde qui part explorer l’univers, et qui mesure que ce qui reste à découvrir augmente de façon exponentielle, au fur et à mesure des connaissances. Rien ne peut m’apaiser autant que la création, à laquelle je consacre toutes mes journées, tout mon temps. Je ne vois vraiment pas ce que je pourrais faire d’autre. J’avance, je regarde autour de moi, et je tâche de faire face à ce qui arrive.

Daphné Brottet