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[verso-hebdo]
23-05-2013
La lettre hebdomadaire
de Jean-Luc Chalumeau
Actualité du dernier Picasso
Die Picassos sind da ! (les Picasso sont là) annonce le Kunstmuseum de Bâle. Ils y sont jusqu’au 21 juillet, issus exclusivement des collections bâloises (Kunstmuseum, fondation Beyeler, collections Raoul La Roche, Rudolf Staechelin, Karl Im Obersteg et Maja Sacher-Stehlin). Car Picasso avait noué des relations privilégiées avec la ville depuis qu’une votation avait, en 1967, d’une part débloqué un crédit de 6 millions de francs suisses et d’autre part décidé une levée de fonds extraordinaire auprès des bâlois (2,4 millions) pour permettre l’acquisition de deux tableaux du maître, dont l’Arlequin assis de 1923. Picasso avait été si ému par cette déclaration d’amour populaire qu’il offrit à la ville trois toiles et un dessin préparatoire aux Demoiselles d’Avignon. Le Kunstmuseum se félicite à juste titre de pouvoir présenter aujourd’hui des tableaux, dessins et sculptures d’à peu près toutes les périodes de Picasso « sans oublier son œuvre tardive ». C’est ici que l’exposition est particulièrement originale, car on sait que la production des dernières années a été fortement décriée par la critique et le public du vivant de Picasso (qui n’en avait cure) et jamais vraiment réhabilitée depuis 1973.

Or l’apparente facilité (sénilité disaient certains) des travaux ultimes est le résultat d’une longue recherche des moyens de « faire parler » la peinture et de se soumettre à ses propres lois. Picasso a bel et bien réussi, sur le tard, à se débarrasser de « l’art » pour rejoindre la seule peinture, ce que bien peu de gens pouvaient alors comprendre. « Moins il y a d’art et plus il y a de peinture » avait-il confié à son amie Hélène Parmelin. La caractéristique majeure de la dernière période, présente à Bâle avec des tableaux comme Vénus et l’amour (1967), est un affranchissement du passé qui permet l’état de grâce suprême, exprimé le 27 mars 1963 sur un carnet de croquis : « La peinture est plus forte que moi, elle me fait faire ce qu’elle veut. » Une personnification d’un moyen, note Marie-Laure Bernadac, qui renverse les rapports entre l’artiste et son œuvre « au point que l’homme est tout entier dans la peinture et que celle-ci semble vivre de sa propre substance, s’autogénérer, donne la mesure de cette dernière période... »

Mais que voulait représenter Picasso à travers ce que l’on prenait pour des essais enfantins ratés, sales et un peu obscènes ? Il approchait 90 ans et ne se résignait pas à la mort prochaine. David Sylvester observe qu’une « magnifique conspiration du destin engendra donc une masse prodigieuse d’œuvres traitant de la perte de la virilité, de la perte de la face, de la perte de toute chose sauf les plaisirs ambigus du voyeurisme ainsi que la volonté et la force de faire de l’art... » (ou plutôt faire « de la peinture » affranchie de toute notion « d’art »). Picasso avait été le peintre qui transformait le modèle alors même qu’il le possédait, si c’était une femme de très rares exceptions). À partir des années 60 il ne l’était plus, et il continuait à peindre des modèles au risque du ridicule à ses propres yeux. C’est ce qui émeut dans cette dernière période pathétique, par un génie de la peinture qui était la fierté même, comme Don Juan son compatriote.
( www.kunstmuseumbasel.ch)
J.-L. C.
verso.sarl@wanadoo.fr
23-05-2013
 

Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk

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Christophe Cartier

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