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[verso-hebdo]
06-09-2012
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La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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Fromanger à Landerneau : revue de presse |
Lorsque vous vous rendrez à Landerneau, Finistère, pour voir l’exposition de Gérard Fromanger organisée par le nouveau Fonds Hélène & Edouard Leclerc (Périodisation 1962-2012, jusqu’au 28 octobre), ne manquez pas la visite guidée par la médiatrice Mari-Anna Borgès : cette jeune femme est remarquablement bien informée et s’exprime avec sobriété et clarté, ce qui est devenu rare dans son métier. Les visiteurs, qui ne perdent pas une miette de son exposé, ont sans doute été attirés dans l’espace fort bien aménagé du couvent des Capucins par l’exceptionnelle couverture médiatique de l’événement ( des pages entières dans Ouest-France, bien sûr, mais aussi dans Le Monde, La Croix, Le Figaro, Le Nouvel Observateur…). Aucune autre exposition monographique d’art plastique n’a été aussi bien couverte par la presse cet été : cela mérite qu’on s’y arrête, et pas seulement parce que « l’archange de la figuration narrative, le prince des soixante-huitards » se retrouve aujourd’hui chez « l’empereur de la grande distribution » comme le souligne un peu lourdement Francis Marmande (Le Monde, 14 juillet). Il y a autre chose.
Cette autre chose est décisive. Elle est résumée dans le sommaire du numéro du 9-15 août du Nouvel Observateur qui annonce « une expo sur le peintre Gérard Fromanger, figure de proue de la figuration narrative ». C’est bien clair : archange ou figure de proue, Fromanger est désormais, comme l’écrit Valérie Duponchelle, dans Le Figaro du 21 juillet, « le peintre de la figuration narrative ». Or, historiquement, Gérard n’était pas présent en 1964-1965 dans les expositions fondatrices de ce mouvement artistique baptisé par Gérald Gassiot-Tabalot, fondé par Bernard Rancillac et Hervé Télémaque. Nous assistons à un phénomène comparable à celui qui fit d’Andy Warhol, arrivé sur la scène artistique après Lichtenstein et quelques autres, l’incarnation même du Pop art. « L’Histoire dira ce qu’elle veut faire de cette rencontre » concluait Francis Marmande. Voilà que l’Histoire est en train de désigner Gérard Fromanger comme le représentant emblématique de la figuration narrative, lui qui, pendant cinquante ans, n’a jamais cessé de peindre, selon les mots de Valérie Duponchelle, « d’une main décidée, joueuse et sûre, dans ces oranges, ces jaunes soleil, ces complémentaires audacieuses, ces monochromes psychédéliques violet ou bleu nuit, un amour fou de la vie, un vrai regard sur le temps qui passe et l’étrange phénomène qu’est une société. »
Barbara Huet, dans Ouest-France, a eu raison de mettre en valeur une reproduction en couleurs du Prince de Hombourg, quintuple portrait de Gérard Philipe sur la scène du TNP en Avignon par Fromanger. Le tableau est accroché au centre de l’exposition, comme en défi à ceux qui, en 1965, n’ont pas voulu le rendre visible : le comité du salon de la Jeune Peinture en particulier, qui le refusa malgré les efforts d’Arroyo parce que « pas assez politique ». Le tableau trouva refuge dans l’appartement-galerie de Jean Taffary, mais c’était trop tard pour espérer rallier l’exposition de Gassiot-Talabot, La Figuration narrative dans l’art contemporain. Fromanger y participa tout de même, mais anonymement, car il avait aidé ses amis Aillaud, Arroyo et Recalcati à réaliser la bientôt célèbre suite de huit tableaux dite « Vivre et laisser mourir ou la fin tragique de Marcel Duchamp » (1965, aujourd’hui au musée Reina Sofia de Madrid). L’heure de gloire de Fromanger a sonné en 1968, mais sa participation à la figuration narrative lui a longtemps été contestée par quelques irréductibles. Les voici contraints de se taire : par la puissance de son œuvre désormais impossible à nier, saluée par l’unanimité de la presse, l’Histoire est bel et bien en train de faire de Gérard Fromanger l’effective figure de proue de la figuration narrative.
www.fonds-culturel-leclerc.fr
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Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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