Dossier Groborne

RAINBOW STONE

par Emmanuelle Etchecopar Etchart
Celle-ci va s'organiser en séries ou petits cycles selon une trame chronologique, favorisant ainsi une vision séquentielle et datée de sa perception. Les itinéraires empruntés lors des voyages sont photographiés à la périphérie, à la marge, comme de justesse. On assiste à la rencontre, ici ritualisée par l'acte photographique, d'un micro phénomène convoquant une chose surprise dans son état de vulnérabilité en équilibre instable face à l'imminence du temps.
Ce canevas chronologique, en produisant un découpage journalier du temps, en tentant de le neutraliser en un format circonscrit, rapproche tout naturellement chez Robert Groborne, la photographie du journal.

Le Journal (4) édité en 1979, est constitué d'un texte dont la graphie a été partiellement recouverte par des phrases biffées et triturées jusqu'à le rendre illisible. Il renvoie à une dimension poétique par le fait que son illisibilité le détournant de sa fonction première, lui adjoint d'autres desseins. Au même titre que les traces de l’usure du temps, grâce au regard photographique, donnent à voir davantage le morceau de ferraille que ne le ferait sa réalité d’objet propre, ce Journal est surtout défini et perçu à travers son illisibilité, autre altération mais cette fois-ci fabriquée et déclinée.

Un temps de déchiffrement se substitue alors à celui de la lecture proprement dite, celle-ci devenue improbable. Le contenu premier du journal se trouvant partiellement dissimulé, seul son brouillage demeure visible et lisible.

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action d'éclat
mis en ligne le 28/12/2011