par Gérard-Georges Lemaire
Et pour vous comment avez-vous conscience de cet achèvement ?
Je ne sais pas. C’est l’œuvre qui décide. Travailler en aveugle n’est pas un mot d’esprit. Pour moi, quelque chose me tient la main et je ne fais que suivre. Après ma dernière exposition, j’ai eu beaucoup de mal à me remettre au travail. J'avais le trac de traverser la cour qui mène à l'atelier ! J’ai pourtant commencé des gravures avec l’idée de refaire des reliefs et puis, subitement, c’est parti. Je ne sais pas comment le déclic s’est fait. Tout d’un coup, je suis dans le travail et je ne m’en détache plus. Jusqu’au jour où tout s'arrête.
Et la sculpture, comment vivez-vous cette aventure ?
Est-ce que je suis sculpteur ? En réalité, mes sculptures sont des doubles reliefs. Rarement tridimentionnelles. Elles naissent comme le reste. D'un déclic imprévu. Il est aussi clair que parfois le manque de moyens pour réaliser un projet oblige à jouer avec ce qui tombe sous la main. Mais c’est sans doute dans ce minimum que réside l’intérêt de la chose...