Rien là de bien nouveau. Pensons par exemple à Smoking/No Smoking d’Alain Resnais qui offre plusieurs possibilités d’histoires. Loin de se revendiquer inspiré par Alain Resnais, on sent chez Glodell une influence Lynchéenne qu’il na pas su retransmettre. Les fins s’amassent, les unes après les autres, le spectateur s’y perd sans rien apprendre de plus. L’ultime fin proposée émerge comme la véridique : sa tentative est avortée.
Dénuée de toute finesse psychologique, cette allégorie de la rupture amoureuse ne trouve refuge que dans la violence. Woodrow aussi impuissant vis à vis de lui même que des autres, va aller brûler les affaires de Milly dans son jardin et faire du mal à Courtney, la meilleure amie de Milly devenue son amante.
Provoquer quelque chose de profond, d’intense chez un spectateur (hormis l’antipathie) est ce que l’on attend d’un bon metteur en scène ?
Ce film souffre de lacunes sévères à ce niveau et va par acquis de conscience se réfugier derrière un excès de musique. On assiste à un clip musical à prolongation qui s’essouffle très rapidement. Souvent, la corrélation image/musique n’apporte que peu de sens, la musique agit comme un pis aller pour combler le manque et tâcher de faire illusion.
Ce portrait triste de l’Amérique de base n’est pas un acte conscient. Glodell et ses amis ont tourné ce film en parlant d’eux, ce qui en soit est honorable car le sujet est maitrisé, mais la question du point de vue est évitée.
Joachim Trier et son deuxième film : Oslo, 31 Aout.
Librement adapté du Feu Follet de Pierre Drieu La Rochelle, Oslo 31 Aout est une vision très personnelle de cette œuvre qui suit audacieusement l’adaptation de Louis Malle en 1963. Joachim Trier s’inspire de la nouvelle vague, et ouvre une porte pour un cinéma plus moderne.
En fin de cure de désintoxication, Anders a une permission de sortie.
Nous le suivons 24h de sa vie durant lesquelles il va reprendre contact avec ses anciens amis, son ancien monde. Ex-héroïnomane, il a passé quatre ans dans une petite bulle qui l’a coupé de la réalité. Cela ne l’a pas empêché d’être un intellectuel, de le rester et d’avoir un talent certain pour l’écriture. L’attachement que le réalisateur lui porte nous permet de nous identifier très fortement et de la comprendre intimement. On le place au dessus des autres grâce à sa sensibilité exacerbée.
A 34 ans, il est conscient d’être perdu, des idées noires ne cessent de le ronger « si l’on regarde les choses de manière froide, personne n’a réellement besoin de moi » dit-il à son ami intime Thomas qui réplique « Crois-tu vraiment que je peux voir d’une manière froide ? »