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[verso-hebdo]
29-09-2011
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La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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André-Pierre Arnal : ce que l’on appelle la belle peinture |
Cette lettre s’adresse tout particulièrement aux jeunes qui ignoreraient le parcours d’un grand peintre français, André-Pierre Arnal (né en 1939), homme d’un naturel trop discret, qui a relativement peu montré son travail au cours des dernières années. Il ne faut surtout pas manquer l’exposition rétrospective organisée à la galerie de l’Europe, rue de Seine à Paris, qui va d’un Pliage historique de 1970 à de jubilatoires collages sur de petites ardoises réalisés récemment.
Arnal, avec Cane, Devade, Bioulès, Dezeuze et Pincemin, fut de ceux qui déposèrent le label Support/Surface, au singulier, en 1971. C’était l’époque où il s’agissait de travailler sur les « refoulés de la peinture traditionnelle » pour lutter contre l’idéologie bourgeoise encore dominante. Nous étions dans la période post-1968 : Arnal pensait, comme ses camarades, selon les mots du théoricien Marc Devade, que « la révolution n’est pas un thème pictural, la révolution est une pratique qui passe aussi par la transformation de la peinture elle-même ». La galerie Brimaud, 4 rue de Thorigny 75004, présente des œuvres des seules années Support/Surface jusqu’au 18 octobre.
André-Pierre Arnal a puissamment contribué à transformer la peinture de son temps en développant une recherche ambitieuse sur les supports et l’inscription de la couleur sur de multiples surfaces, libérées de leur cadre. Depuis les années 70, il n’a pas cessé d’inventer une peinture voilée/dévoilée se servant d’une matrice et que l’on peut qualifier également de monotype ou empreinte. On sait que le monotype est proche de la gravure et que l’empreinte est l’essence d’une mémoire fragmentée. Arnal pratique l’empreinte en utilisant deux supports : l’un éphémère ne retenant pas la couleur, l’autre définitif (essentiellement du papier) qu’il fripe, froisse, plie et arrache après l’avoir déposé sur de multiples supports. Ses déchirures sont méthodiquement opérées par la diagonale. Au commencement des années 2000, il a découvert les cartes d’état major et les a élues comme supports privilégiés d’une réflexion esthétique alimentée par des emprunts à la philosophie, l’histoire de l’art et la politique.
Peut-être que, comme son camarade Louis Cane qui déclarait en 1983 que « le fait que les amateurs d’art ne savent pas distinguer une belle peinture d’une mauvaise est éprouvant », peut-être qu’André-Pierre Arnal est agacé par la généralisation de l’inculture qui n’a pas cessé de se répandre depuis trente ans, mais ce n’est pas cela qui l’empêche de peindre, sans doute même au contraire. Ce n’est pas un hasard si Arnal s’intéresse au grand mouvement de pensée viennois et allemand qui, des Romantiques à Warburg, interroge les formes de l’art dans un dialogue permanent avec la philosophie. Aby Warburg surtout, avec qui il cherche à retrouver « le timbre de ces voix inaudibles » (celles de la peinture du passé) non pas avec des mots, mais à travers ses propres peintures à la fois radicalement novatrices et profondément enracinées dans ce qu’il y a de plus délectable dans l’histoire de son art.
Il faut aller à la rencontre de l’œuvre d’André-Pierre Arnal, ne serait-ce que sur son site www.andrepierrearnal.com. Vous verrez, c’est ce que l’on appelle de la belle peinture.
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Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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